Tahiti | Un an ferme pour agression sexuelle sur une fillette de 10 ans

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Elle fait de nombreux cauchemars et depuis les faits, elle est introvertie
Un homme de 27 ans était poursuivi pour agression sexuelle incestueuse sur la nièce de sa concubine âgée de 10 ans. Il a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis.

Après le procès d’assises de la semaine dernière où un septuagénaire a été condamné à 18 ans de prison ferme pour des viols et agressions sexuelles, le tribunal s’est penché ce lundi sur une affaire similaire.

Pas sur les faits, mais sur la défense du prévenu qui clame son innocence et avance la théorie du complot pour nier les actes qui lui sont reprochés.

Il risque jusqu’à 10 ans de prison.

L’affaire remonte à 2021 et a été dévoilée à la suite d’une rixe.

Le père de l’enfant agressée, mis au courant des faits par son ex-femme, réglait ses comptes à coups de poings avec l’accusé, Taaora M., dans un parking.

Celui-ci réussit à prendre la fuite mais les gendarmes l’interpellaient peu de temps après.

Selon le témoignage de l’enfant, recueilli par les gendarmes, le compagnon de sa tante s’est glissé dans son lit, lui a enlevé ses vêtements, sa culotte et « il m’a embrassé et m’a léché ma poupoune. »

« Elle n’avait pas l’air d’être une victime d’attouchements »

Taaora, à la barre, nie du bout des lèvres :

« c’est son père qui a inventé tout cela. »

« Donc à 11 ans la petite a été capable de mentir et de décrire de façon complète vos actes ? » s’étonne le juge.

« Je ne comprends pas » souffle l’accusé.

Le juge lit le rapport du psychologue qui a examiné l’enfant, et qui ne relève aucune affabulation de la part de la petite fille.

Il note qu’elle fait de nombreux cauchemars et que depuis les faits elle est introvertie.

Le magistrat revient à la charge :

« Vous pensez qu’une enfant puisse inventer cela ? »

Taaora réfléchit…

« Je ne sais pas, mais quand je la regarde, je n’ai pas l’impression qu’elle a été victime. »

Le juge sursaute d’indignation, Taaora s’en aperçoit et rectifie :

« enfin, c’est dans le quartier qu’ils disaient cela, qu’elle n’avait pas l’air d’être une victime d’attouchements. »

« Et à quoi vous reconnaissez les victimes d’attouchements ? »

« J’sais pas », marmonne l’accusé.

« Il y a un doute et celui-ci doit bénéficier à l’accusé »

Pour le procureur, « il n’y a pas de complot. La victime est restée fidèle à ses déclarations. (…) »

Il s’adresse à l’accusé :

« Vous contestez les faits et cela pose un problème au ministère public. Comment on avance avec une personne qui ne reconnaît pas les faits ? »

Il réclame une peine de trois ans de prison ferme, avec interdiction d’exercer une activité avec des mineurs et de rentrer en contact avec sa victime.

Pour l’avocate de la défense, « la seule preuve c’est la parole de l’enfant qui n’est pas corroborée matériellement. »

Elle précise que Taaroa « a toujours maintenu ses déclarations, à savoir que la victime dormait dans un lit avec le fils de l’accusé et qu’il n’a jamais touché l’enfant. »

Relevant que son client « n’a pas de trouble psychiatrique, ni de déviance sexuelle », elle affirme : « il y a un doute et celui-ci doit bénéficier à l’accusé. »

Elle demande la relaxe.

L’accusé a été condamné à quatre ans de prison dont trois avec sursis, avec interdiction de rentrer en contact avec la victime durant trois ans.

Il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels (Fijais) et devra s’acquitter d’une somme de 800 000 Fcfp au titre des dommages-intérêts.

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