Tahiti | Oncle condamné à 4 ans de prison pour atteintes sexuelles sur ses 2 nièces de 5 et 12 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 06/08/2020
- 00:00
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Un homme de 48 ans était convoqué ce mardi devant le tribunal pour atteinte sexuelle sur ses nièces, âgées de 5 ans et 12 ans au moment du début des faits, en 2012. Il a été condamné à 4 ans de prison dont deux avec sursis, et incarcéré.
« C’est lui l’auteur, et vous, vous êtes les victimes ! »
L’homme de 48 ans, cheveux grisonnants, vêtu comme un ado en short, baskets rouges et casquette à la main, n’en mène pas large à la barre.
Il faut dire qu’il est accusé d’atteinte sexuelle par « contrainte et surprise » sur deux mineures, ses nièces.
Les faits se sont déroulés, pour la plus jeune, 5 ans à l’époque, de 2012 à 2015, et pour l’autre, 12 ans, en 2015, l’espace d’une soirée.
Ces attouchements ont été révélés au grand jour, lorsque les deux gamines en 2019 s’amusaient au jeu « action, vérité ».
La plus âgée, Mélanie* ayant choisi l’option « vérité » dit,
« tonton m’a touché les seins »,
« mais moi aussi, il m’a touchée »,
s’exclame alors Émilie*.
Mélanie décide alors de parler à sa mère qui aussitôt en informe sa sœur, la femme de l’accusé, et l’homme se rend alors à la gendarmerie pour se dénoncer.
Si Mélanie n’en avait pas parlé avant c’est parce qu’elle ne voulait qu’il y ait de bagarre dans la famille.
La concernant, c’est alors qu’elle dormait entre sa tante et son oncle que celui-ci lui a touché les seins.
Aussitôt, elle l’a repoussé pour se blottir près de sa tante qui dormait.
Quant à Émilie, les choses se sont passées différemment et sur une plus longue durée, près de trois ans.
Ça a commencé alors qu’elle avait cinq ans.
« Elle venait s’allonger à coté de moi et je la touchais ».
« Dans votre déposition vous dites que vous vous couchiez sur elle et vous vous frottiez »
lui fait remarquer le juge.
« Je ne la forçais pas, elle ne bougeait pas »,
il reconnaîtra un peu plus tard l’avoir masturbée et quand il pensait qu’elle avait eu du « plaisir », il s’arrêtait.
« L’homme que j’étais en 2015 n’existe plus »
À la question du juge,
« pourquoi vous vous êtes rendu à la police ?»
l’homme explique :
« les parents ne pouvaient pas me dénoncer et je voulais leur montrer que j’avais changé. L’homme que j’étais en 2015 n’existe plus. »
« Vous dites que la petite ne bougeait pas et ne disait rien, vous pensez que c’est à une petite fille de vous dire non ? ».
Il baisse la tête,
« non ».
Le procureur intervient alors.
« Pourquoi vous n’alliez pas plus loin ? »
« Je n’avais pas envie de la violer, de lui faire du mal ».
répond l’accusé
« Est-ce que vous aviez conscience que vos gestes allaient lui faire du mal ? »
« Sur le moment non, mais je savais que c’était interdit de faire ce que je faisais. »
Si pour Mélanie, selon l’expert,
« il n’y a pas de symptôme visible de traumatisme »,
pour Émilie, il n’en est pas de même.
Tendance à la culpabilité, sautes d’humeur, perte de confiance envers les hommes, « six pages de traumatismes » dira son avocate.
« C’est un pédophile, il est attiré par les enfants »
Quant au portrait psychiatrique de l’accusé,
« pas d’anomalie, pas de troubles psychiques, il est accessible à une sanction pénale et le risque de récidive est moyen. »
Le rapport se conclut, précisant,
« c’est un pédophile, il est attiré par les enfants. »
À l’écoute de cette dernière phrase, l’homme sursaute.
« Ce n’est pas une insulte, c’est un médecin qui dit cela »
lui dit le procureur.
Il nie son attirance pour les enfants,
« je peux pas vous expliquer ».
Le procureur poursuit,
« tu penses avoir besoin de soins ? »
« Oui. »
« Mais le terme de pédophile, tu n’aimes pas trop ? »
Il acquiesce et finit par reconnaître qu’il est pédophile,
« je ne suis pas attiré par les enfants, mais quand on touche des enfants c’est qu’on est pédophile. »
Attiré par les enfants ou pas, le fait est qu’il aime les jeunes filles.
Lorsqu’il a connu sa femme actuelle -il en a eu trois- elle avait quatorze ans et lui trente-neuf.
Pour l’avocate de la petite Émilie,
« elle se sentait en sécurité avec son tonton, elle se blottissait contre lui et lui la déshabillait et la touchait. Elle est traumatisée et dans le rapport du psychiatre, il y a six pages de traumatisme…. Elle attend beaucoup du procès pour être rassurée. Ces deux jeunes filles ne veulent pas s’exprimer devant le tribunal, mais elles ont tenu à être présentes, elles attendent qu’il soit jugé, mais aussi qu’il ne recommence pas ses actes sur elles ou sur d’autres enfants. »
Du coté du procureur, s’il reconnait que l’homme s’est dénoncé, et que les faits ne sont pas contestés,
« ils ne sont pas pleinement reconnus. Tant dans les actes que dans leur fréquence. Il reconnaît les attouchements, mais c’était juste pour voir si on n’allait pas le repousser, ce qu’a fait la plus grande. On voit qu’avec la plus petite, comme il pensait qu’elle prenait du plaisir, il a continué. »
Puis, s’adressant à l’accusé,
« ce que tu as fait, c’est contraire à la loi et aux écritures puisque tu es croyant, et tu vois, si elles ne veulent pas en parler, c’est parce qu’elles se sentent coupables. »
Puis se tournant vers les jeunes filles,
« c’est lui l’auteur, et vous, vous êtes les victimes ! »
Et de requérir trois ans de prison dont deux avec sursis avec obligation de soins et son inscription au fichier des délinquants sexuels.
Alors en pleurs, l’homme s’adresse aux jeunes filles :
« je reconnais l’ampleur de mes actes, je voulais vous montrer à quel point j’ai changé. Je ne suis plus cette personne, j’ai changé. Je ne recommencerais plus. J’assume mes actes et je m’excuse pour tout. Pardonnez-moi. »
Dans l’attente de la délibération, l’homme rejoint dans la salle des pas perdus, sa femme et son jeune enfant.
Les trois s’étreignent et l’homme fond en larmes.
À la vue de l’escorte appelée pour l’amener en prison, il soulève son fils de terre et le serre dans ses bras, puis le repose et rentre tête baissée dans la salle d’audience, tandis que sa femme et l’enfant quittent le tribunal.
Il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné à 4 ans de prison dont deux avec sursis avec mandat de dépôt, assorti d’une obligation de soins et de l’interdiction de rentrer en contact avec ses victimes et d’autres mineurs et il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.
* Noms d’emprunt
Source : radio1
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