Suisse | Une faille dans la loi permet la prolifération de la pédocriminalité
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 02/12/2024
- 22:35
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Le commerce et la production de contenus pédocriminels représentent un chiffre d’affaires mondial estimé par Interpol à 18 milliards de dollars.
«En 2023, l’Internet Watch Foundation a révélé, pour notre plus grande honte, que la Suisse était le quatrième pays qui hébergeait le plus de contenus montrant des abus sexuels sur enfants, ce après les Pays-Bas, les États-Unis et Hong Kong», a rappelé la conseillère nationale Christine Bulliard-Marbach (FR/Centre), dans une motion déposée en septembre.
À cette occasion, la Fribourgeoise demandait au Conseil fédéral de combler une lacune juridique, qui profite aux réseaux pédocriminels.
Et ce jeudi, l’Exécutif a publié sa réponse: il soutient la démarche.
Concrètement, il s’agit d’élargir l’obligation de signaler ce type de contenus, comme l’ont déjà fait les pays de l’UE.
Aujourd’hui, en Suisse, cette obligation ne s’applique qu’aux fournisseurs de services de télécommunication, comme Swisscom.
La situation est différente pour les fournisseurs d’hébergement de sites web:
Ils ne sont pas tenus de bloquer les contenus illégaux ni d’alerter les autorités, explique «L’Aargauer Zeitung».
Deux sites particulièrement malveillants
Certes, le secteur local s’est doté d’un «code de conduite» pour traiter la problématique, mais il n’est appliqué que de manière volontaire.
Et cette faille du système pourrait bien expliquer pourquoi la Suisse est si prospère pour le commerce de telles images.
L’ONG qui a établi le classement des pires pays en la matière estime que le mauvais résultat de la Suisse est dû principalement à deux sites qui hébergeaient chacun des milliers d’images illicites.
C’est notamment ainsi que le nombre d’adresses URL sur lesquels des abus sexuels sur des enfants ont été détectés est passé en Suisse de 637 en 2022, à 22’569 l’année dernière, soit de 8% des URL reportées dans le monde.
À noter que le commerce et la production de contenus pédocriminels représentent un chiffre d’affaires mondial estimé par Interpol à 18 milliards de dollars.
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