Stiring-Wendel | Des voisins se mobilisent pour un grand-père privé de son petit-fils
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 04/07/2018
- 00:00
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A Stiring-Wendel, Slim Sekfali élève son petit-fils depuis quatre ans. Ce mercredi, l’enfant de 6 ans lui a été retiré pour être placé en foyer. Ses voisins ont organisé un rassemblement pour le soutenir et une pétition a été créée sur le web.
Slim Sekfali, 58 ans, vit un déchirement. Ce mercredi, sur les coups de 14 h, on lui a retiré le petit-fils dont il s’occupe depuis quatre ans dans son appartement à Stiring-Wendel, rue de l’Ingénieur-Kind.
Des membres du Semo (service éducatif en milieu ouvert), accompagnés de policiers, sont venus chercher l’enfant de 6 ans, pour le placer en foyer à Forbach.
Placement avancé pour contrer la mobilisation des voisins
Au départ, le placement devait avoir lieu ce jeudi.
Mais l’intervention des services sociaux a finalement été avancée car des voisins, qui soutiennent le grand-père privé de son petit-fils, ont appelé à un rassemblement de protestation sur les réseaux sociaux.
Une pétition a également été créée sur le site change.org pour mobiliser et soutenir le grand-père âgé de 58 ans.
Ce changement de calendrier n’a pas empêché plusieurs voisins de se rendre au pied de l’immeuble de la rue de l’Ingénieur-Kind pour dire au revoir au garçonnet et montrer leur émotion face au sort réservé au grand-père.
« On le voit tous les jours emmener le petit à l’école.
Il l’élève bien.
L’enfant est épanoui avec lui.
Tous les deux sont toujours très polis avec tout le monde », témoignent Audrey, Angèle, Georges ou Sandrine, qui habitent dans le quartier.
Considéré comme digne de confiance depuis quatre ans
L’enfant, dont les parents sont trop instables, a été confié à son grand-père à l’âge de 2 ans… par décision de justice.
« Un juge m’a confié l’enfant en tant que tierce personne digne de confiance.
Cette mesure a été renouvelée chaque année…
jusqu’à la semaine dernière », explique le papy, que le petit appelle affectueusement Opa.
Durant quatre ans, l’enfant vit 80 % du temps chez son grand-père à Stiring-Wendel et voit son père les week-ends.
Cette habitude de vie va être totalement bouleversée.
Suite à une audience vendredi dernier, un juge des enfants du tribunal de Sarreguemines décide de placer le gamin en foyer… immédiatement.
Le garçon de 6 ans a dû quitter de force l’appartement empli de jouets à Stiring.
« Il s’est accroché aux jambes de son grand-père.
C’est un électrochoc pour la famille et pour nous tous », lance un voisin.
Pourquoi cette décision si brutale ?
« En mai, j’ai dénoncé des faits de maltraitance envers le petit de la part de son père et j’ai porté plainte. Je l’ai fait pour le bien de l’enfant et, aujourd’hui, c’est moi qui suis pénalisé », se désole le papy.
Le grand-père va faire appel de la décision
Outre le soutien des gens du quartier, Slim Sekfali assure qu’il a obtenu des témoignages favorables de l’école ou du centre médico-psychologique que fréquente l’enfant.
« Je vais faire appel de la décision du juge », conclut Slim Sekfali.
Pourra-t-il aller voir son petit-fils en foyer ?
Non mais il lui sera confié quinze jours début juillet pour que le petit puisse se rendre au centre aéré à Stiring-Wendel.
Un placement est une décision grave, c’est toujours un dernier recours d’après Sophie Maurice-Pluchon, directrice de l’association AAESEMO
Questions à Sophie Maurice-Pluchon, directrice de l’association AAESEMO, service éducatif en milieu ouvert de la Moselle, sous tutelle du Département.
Le Républicain Lorrain : pourquoi ce grand-père est-il soudainement privé de son petit-fils qui lui a pourtant été confié depuis quatre ans ?
«Le placement de cet enfant de 6 ans fait suite à une ordonnance d’un juge des enfants de Sarreguemines.
Nous sommes venus le chercher pour faire appliquer la loi.
Nous comprenons l’émotion que peut susciter ce genre de mesures.
Mais un placement n’est jamais décidé à la légère.
C’est une décision grave qui est toujours prise en derniers recours, pour protéger l’enfant, et quand toutes les autres solutions ont été jugées inadaptées. »
Mais cet enfant paraissait épanoui avec son grand-père ?
« Les besoins élémentaires de cet enfant étaient certainement couverts.
Mais un placement ne peut pas intervenir sans raison.
Je ne peux pas entrer dans le détail de ce dossier pour des raisons de confidentialité.
Mais le juge a certainement estimé qu’il existait un manque. »
Le grand-père dénonce des violences mais c’est lui qui subit une décision de justice défavorable. Cela peut paraître paradoxal.
« C’est la version du grand-père.
La réalité de ce dossier est sans doute beaucoup plus complexe.
Encore une fois, une décision de placement se prend dans l’intérêt de l’enfant.
Quand on peut l’éviter, on le fait. »
Note de WP : Encore une belle démonstration de la schizophrénie qui règne en matière de protection de l’enfance en France.
Pas besoin d’argument pour faire “respecter la loi” et placer un enfant “immédiatement”, mais pour éloigner un pédo des gosses, dans une école par exemple, là il n’y a plus personne.
Et on sait déjà qu’ils ne sont pas occupés à traiter des signalements préoccupants où un enfant serait en danger.
On étouffe les travailleurs sociaux, les placements abusifs explosent, tout va bien.
Source : Républicain Lorrain
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