St-Louis | Nicolas Payet, pompier volontaire et prédateur sexuel dénoncé par une fillette de 8 ans

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Pompier volontaire côté pile, prédateur sexuel côté face
Sans la parole d’une enfant, le voile sur les penchants pervers de ce père de famille, pompier volontaire depuis ses 13 ans, n’aurait peut-être jamais été levé.

Jeudi 17 Août, face au tribunal correctionnel de Saint-Pierre. Nicolas Payet a écopé de 4 ans de prison ferme pour agression sexuelle et voyeurisme aggravé sur une fillette de 8 ans notamment.

Le jeune homme de 30 ans est timide à la barre mais reconnait l’ensemble des faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il dort en prison depuis plus de deux ans.

Nicolas Payet, sapeur-pompier volontaire depuis l’âge de ses 13 ans, est décrit comme une personne “fiable” “en qui on peut avoir confiance” par son entourage et même par l’une des victimes jusqu’à ce que les faits éclatent au grand jour.

Ce soir-là, une soirée poker est organisée chez un de ses collègues pompiers. Les enfants mangent à l’extérieur avant d’être ramenés endormis à la soirée.

Nicolas est proche de la famille recomposée qui reçoit. La belle-fille de son collègue, une fillette de 8 ans au moment des faits, l’appelle même “Tonton”.

Alors que tous les convives repartent une fois la soirée terminée, Nicolas, trop ivre pour rentrer, reste dormir chez son collègue.

Mais Nicolas ne dort pas. L’homme de 30 ans s’introduit dans la chambre où dorment la fille de son collègue et celle de sa compagne.

Cette dernière, Louise*, est allongée sur un matelas à côté du lit de Marie*.

Louise se réveille alors qu’elle sent un doigt lui toucher les fesses, sa culotte est baissée.

Elle demande qui est-ce et Nicolas répond c’est “Tonton”, pour rassurer la fillette terrifiée.

Nicolas prend également une photo et repart se coucher. Louise, consciente de la gravité des faits, pleure.

Les deux fillettes conviennent d’un plan. Louise passera le reste de la nuit dans le lit de Marie et si “Tonton” Nicolas revient, elles crieront.

Courageuses et vives d’esprit, les deux fillettes parviendront à raconter le déroulé des faits avec précisions.

Des photos supprimées retrouvées dans son ordinateur

Louise l’a d’ailleurs raconté dès le lendemain matin à sa mère. Nicolas, encore endormi sur le canapé, est réveillé par son hôte.

Il nie dans un premier temps. Son collègue réussit rapidement à distinguer sur l’écran du téléphone une photo d’un corps et la chambre de sa fille avant que Nicolas reprenne son téléphone prétextant effacer d’abord des photos personnelles.

Une plainte est immédiatement déposée par la mère de Louise.

Dans l’ordinateur de Nicolas, malgré leur suppression, des photos de Louise prises lors d’une précédente soirée alors que l’enfant atteinte d’hypersomnie dormait. Ce seront les seules d’enfants contenues dans son ordinateur.

En revanche, de nombreuses photos de deux autres victimes sont retrouvées par les enquêteurs.

Gloria* connait Nicolas depuis de nombreuses années. Elle pensait avoir créé une solide amitié avec celui qui lui avait certes déjà fait des avances qu’elle avait déclinées.

Nicolas venait pourtant dans sa famille et était devenu un confident. Gloria ne croyait pas aux accusations portées par Louise jusqu’à ce que les enquêteurs lui présentent les photos de son propre corps dénudé et endormi.

Les faits se sont produits alors qu’ils étaient allés ensemble en discothèque. Celle-ci étant trop ivre, Nicolas l’avait ramenée. Il avait pris des photos de ses parties intimes mais lui avait aussi imposé des caresses et un cunnilingus alors qu’elle est inconsciente.

Les clichés ont été pris dans la voiture et dans son lit. Gloria se rappelle seulement se réveiller, Nicolas allongé à ses côtés, et l’interroger sur sa présence dans sa chambre.

Ça n’allait pas bien dans ma tête à ce moment-là

Une nouvelle fois Nicolas s’est attaquée à une personne vulnérable. Des photos de son ex avec qui il a eu un deuxième enfant ont également été retrouvées.

La plainte pour viol qu’elle a déposé a finalement débouché sur un classement de la chambre de l’instruction faute d’éléments.

“Ça n’ allait pas bien dans ma tête à ce moment-là”

seront les seules explications qu’il donnera au prétoire.

En plus de la trahison, Gloria “ne peut s’enlever de la tête l’idée d’avoir été violée”

plaide le conseil de la jeune femme, Me Nicolas Dyall.

“C’est un prédateur qui s’attaque à des personnes qui sont dans la vulnérabilité la plus totale”

pointe Me Lucie Kerachni en soutien de la petite Louise.

“Dieu, préserve moi de mes amis, de mes ennemis je m’en charge”

commence sa plaidoirie le bâtonnier Georges-André Hoarau.

“Vous êtes un monstre froid. Vous approchez à pas feutrés”, “vous êtes un lâche”

lance par la suite la robe noire en soutien du père de Louise.

L’enquête a également fait apparaitre un historique sur internet “qui interroge et fait écho à ce qu’on lui reproche”, complète le parquet qui requiert 5 ans de prison dont 2 avec sursis.

Me Tina Diot, conseil de Nicolas, insiste sur la reconnaissance des faits graves mais balaie les accusations criminelles et les “extrapolations” sur les risques au regard des faits pour la fille du prévenu.

Nicolas Payet a finalement été condamné à 4 ans de prison ferme et à 2 ans de sursis probatoire. Le tribunal lui a signifié ses obligations de soins, de travailler, des interdictions de contact avec les victimes et de travailler avec des mineurs durant 5 ans.

Il devra également s’acquitter de 5.000 euros de dommages et intérêts en faveur de Gloria, 6.000 euros pour Louise et 2.000 euros pour le père de la fillette également constitué partie civile.

* les prénoms ont été modifiés

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