Seltz | Jean-Christophe Karcher, premier adjoint au maire de Niederroedern et professeur de physique-chimie au collège de Seltz, mis en examen pour viol et agressions sexuelles sur 13 mineures

Les réactions sont nombreuses suite à la mise en examen de Jean-Christophe Karcher, premier adjoint au maire de Niederroedern et professeur de physique-chimie au collège de Seltz, pour viol et agressions sexuelles présumés sur des mineures. Ce dernier est également encadrant chez les Scouts et Guides de France.

Collège Charles de Gaulle de Seltz Photo DNA

Arrêté lundi 5 novembre à son domicile de Niederroedern, Jean-Christophe Karcher, 46 ans, suspecté d’avoir abusé de treize jeunes filles entre 2010 et 2016 a été placé en détention provisoire mercredi soir.

Il a été « mis en examen pour un fait de viol qui aurait été commis entre 2010 et 2012 sur une mineure de 15 ans » ainsi que « différents faits d’agressions sexuelles », a précisé le parquet de Strasbourg.

Ceux-ci « auraient été commis entre 2007 et 2018, premièrement à son domicile sur des mineures âgées de 8 à 12 ans, et deuxièmement lors de camps scouts sur des mineures âgées de 11 à 14 ans », a-t-il ajouté.

Selon une source proche de l’enquête, « le suspect invitait les jeunes filles» chez lui.

Les victimes ont décrit aux enquêteurs des « caresses et des attouchements » et « l’une d’entre elles a fait état d’un viol par pénétration digitale », a-t-on précisé de même source.

L’enseignant a reconnu les agressions sexuelles lors de sa garde à vue.

Il a toutefois contesté l’accusation de viol.

« À ce stade de l’enquête », aucune agression n’a toutefois été repérée dans le milieu scolaire, a-t-on encore indiqué de source proche de l’enquête.

« Mais il pourrait vraisemblablement y avoir d’autres victimes vu l’environnement du suspect et ses activités dans le milieu du scoutisme ».

C’est le témoignage récent d’une jeune fille de 17 ans, qui a raconté avoir été victime d’attouchements de la part du suspect quand elle avait 9 ans, qui a alerté les enquêteurs.

« D’autres témoignages ont été rassemblés depuis et ont abouti à sa mise en examen », a expliqué cette même source.

L’enquête a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Wissembourg.

Elle « devra désormais s’attacher à vérifier l’existence ou non d’autres victimes au contact desquelles le mis en examen se trouvait régulièrement du fait de ses différentes activités », a souligné le parquet.

Parmi les élèves du collège, la nouvelle de l’arrestation s’est répandue mercredi soir.

« On a commencé à en parler entre nous sur Snapchat, témoigne un élève de 3e.

Je l’ai appris par une amie qui n’est plus au collège.

Au départ je ne la croyais pas, et puis d’autres personnes m’en ont parlé.

J’ai fait le lien avec les rumeurs. »

« On en a beaucoup parlé entre nous toute la journée, confient d’autres élèves.

Il était dans toutes nos discussions. Les profs avaient l’air un peu perdu. »

Interrogé, le proviseur du collège n’a pas souhaité répondre.

Du côté des Scouts et guides de France, la surprise est grande également.

Le mis en examen a exercé des responsabilités d’encadrement auprès des jeunes de 8-11 ans depuis 2012.

Il avait déjà été encadrant de 1994 à 2000.

Il y a 23 ans, il était chef scout dans le groupe “Première Graffenstaden Henri-de-Bournazel”.

François Mandil, délégué national de l’organisation, parle d’un « choc » et d’un « effondrement ».

« La personne en question a été suspendue à titre provisoire », a-t-il assuré avant de souligner

« le courage des jeunes filles qui ont brisé le silence, parce que prendre la parole n’est jamais simple.

Depuis quelques années, on parle de ces sujets-là, cela aide les enfants à comprendre lorsqu’il se passe quelque chose d’anormal. »

Dans un communiqué, les Scouts et Guides de France ont fait savoir qu’ils ne savent pas, pour l’instant, combien de victimes parmi les 13 identifiées étaient membres des scouts, mais que l’organisation se tient à la disposition des forces de l’ordre.

Une réunion de soutien psychologique sera organisée pour les jeunes, leurs parents et les responsables du groupe local.

Ces derniers n’ont pas souhaité s’exprimer, mais François Mandil indique qu’ils ont « pris des jours de congé pour encaisser et organiser le soutien aux familles ».

Les scouts et guides de France se porteront partie civile.

À Niederroedern, où le prévenu est premier adjoint au maire, et très impliqué dans la vie locale, le choc est grand également.

Un conseiller municipal qui souhaite rester anonyme explique que le sujet a été évoqué mercredi soir, après le conseil municipal, alors que certaines personnes s’interrogeaient sur l’absence du premier adjoint.

Ce dernier était présent dans de nombreuses commissions, et en charge du bulletin municipal.

« Tout le monde était sous le choc, personne n’aurait pu imaginer qu’il puisse être suspecté de tels agissements ».

Suite à la mise en examen du suspect pour viol et agressions sexuelles, un dispositif d’aide psychologique a été mis en place, jeudi 8 novembre, dans l’établissement scolaire par les services départementaux du Bas-Rhin et les services académiques du rectorat de Strasbourg.

Les élèves, les parents et les professeurs ont bénéficié d’une cellule d’écoute avec le soutien et l’aide de l’Équipe mobile de sécurité et de personnels médico-sociaux.

Les inspecteurs de l’Éducation nationale du Nord de l’académie sont donc mobilisés pour soutenir les collèges et les écoles qui en feraient la demande, indique également le rectorat, avant de rappeler que toute administration vérifie au moment de l’embauche le casier judiciaire des agents qu’elle recrute.

Mais aussi que le ministère a engagé une campagne de vérification systématique des casiers judiciaires et du fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles, pour l’ensemble de ses personnels en contact avec des mineurs.

En outre, le rectorat précise que la procédure de suspension d’un suspect n’est pas nécessaire lorsque le fonctionnaire mis en cause est incarcéré à titre préventif.

La procédure de suspension est mise en œuvre dès la sortie de l’incarcération de l’agent.

Source : DNA

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