Saône-et-Loire – Montceau-les-Mines | Un enseignant visé par une plainte pour agression sexuelle

Fin août, une famille a porté plainte contre un enseignant pour des faits d’agressions sexuelles qui se seraient déroulés à l’automne 2004, dans une école du Bassin minier.

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Les faits sur lesquels enquêtent police et gendarmerie remontent à l’automne 2004 et se seraient déroulés dans une école d’une commune de la région montcellienne. Photo illustration d’archives Le JSL
Marie* a 21 ans. Elle a obtenu son bac avec mention très bien et étudie le droit dans une université de l’Ouest de la France où vit sa famille depuis une dizaine d’années. 
Jusqu’en 2014, rien ne prédestinait l’étudiante à s’engager dans une démarche judiciaire contre un de ses instituteurs de l’école primaire.

Cet automne-là, mal à l’aise dans ses relations intimes, la jeune femme suit le conseil d’une amie qui avait eu recours à l’EMDR (“eye-movement desensitization and reprocessing”), psychothérapie utilisée depuis une dizaine d’années dans le traitement des stress post-traumatiques.

Deux séances suffisent à Marie pour réveiller des souvenirs insupportables. Elle se revoit élève en CM2, dans une école de la région de Montceau. Elle raconte que la cloche de la récréation sonne, tous les élèves sortent dans la cour sauf elle, retenue par le maître qui ferme la porte et se met à la toucher.

« Jusqu’à 2014, jamais ma fille ne nous a parlé de ces faits. On avait bien constaté qu’elle avait moins d’entrain pour l’école pendant sa dernière année de primaire.

« Mais nous avons déménagé l’année suivante et elle a suivi sa scolarité sans difficultés », précise la mère de Marie. Cette dernière se souvient de l’instituteur en question, même s’il n’était resté que trois semaines dans la classe de sa fille :

« Il était très jeune et avait une façon un peu révolutionnaire d’enseigner. Nous n’y avons pas vu malice, les enfants étaient très attachés à lui. »

À l’époque, l’enseignant est stagiaire à l’IUFM et effectue dans la classe de Marie son stage devant les élèves. Depuis, il a poursuivi sa carrière dans plusieurs établissements de Saône-et-Loire.

L’enseignant suspendu

« À la rentrée 2015, nous avons vu sur internet qu’il n’était pas affecté en primaire. Nous avons considéré qu’il n’y avait pas d’urgence. Et Marie ne se sentait pas prête à affronter son passé. Mais cet été, quand on a vu qu’il retournait en élémentaire, Marie s’est décidée à porter plainte. »

La gendarmerie de Quimperlé  a enregistré la déposition et est chargée de l’enquête en collaboration avec les policiers du commissariat de police nationale de Montceau et le parquet de Chalon.

Des accusations anonymes

Les services de l’académie ont été saisis et ont suspendu l’enseignant à titre conservatoire. À la rentrée, il n’était donc pas devant des élèves. D’après nos informations, les services juridiques de l’Éducation nationale avaient été sollicités l’an dernier par cet instituteur.

Mis en cause par des écrits anonymes l’accusant de pédophilie, l’enseignant avait déposé une main courante au commissariat pour dénonciation calomnieuse.

(le prénom a été changé*)

Source : bienpublic.com

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