L’Aigle | Un intervenant de 45 ans dans une classe du lycée Napoléon condamné à du sursis pour corruption d’une mineure de 17 ans de sa classe

Un intervenant du lycée envoie des SMS porno à une élève âgée de 17 ans

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En 2018, un intervenant dans une classe du lycée Napoléon à L’Aigle (Orne) envoyait des SMS porno à une élève de 17 ans. Il est condamné à une peine de sursis.

Ce mercredi 13 novembre 2019, la cour d’appel de Caen jugeait un homme condamné en première instance pour des faits de corruption de mineur et atteinte sexuelle sur mineur.

Intervenant auprès d’une classe en CAP tapissier d’ameublement au lycée Napoléon à L’Aigle (Orne), il s’était trop rapproché d’une élève. Sa peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis a été revue à la baisse.

La victime, n’est pas présente à l’audience contrairement au prévenu, venu de Cayenne où il vit désormais, à qui la présidente rappelle les faits.

Fin avril 2018, la mère de la victime porte plainte expliquant que sa fille échange de très nombreux SMS douteux avec son enseignant. Une autre élève a d’ailleurs connaissance de ces messages, à connotation sexuelle, et prévient un responsable de l’établissement.

Un manque de détachement

Gérant d’un magasin d’ameublement à proximité, l’intervenant visé dispense depuis deux ans des cours pour la section CAP tapissier d’ameublement. L’homme, âgé de 45 ans à l’époque, se rapproche progressivement de l’une des élèves, âgée de 17 ans.

Cette dernière, sixième enfant d’une très grande fratrie, connaît des difficultés familiales. Ses parents viennent de se séparer et elle ne s’entend pas avec sa mère. L’adolescente fait même une tentative de suicide. Le prévenu, dont la femme est professeure de lettres, s’explique.

« J’avais connu une très mauvaise première année avec elle. Après sa tentative, je suis rentré en contact avec elle pour la soutenir. Nos relations sont devenues beaucoup plus proches que celles entre un professeur et un élève. Elle m’a facilement laissé rentrer dans sa vie privée. Je n’avais pas le détachement nécessaire ».

Des textos porno

Leur proximité, alimentée par le stage qu’elle effectue dans l’entreprise de l’homme, se caractérise notamment par ces échanges de messages, dont le téléphone de la victime a permis l’examen malgré des effacements effectués à la demande de l’homme.

La présidente en fait une première énumération.

« Prenez soin de vous, vous me manquez déjà ».

« Ah, j’attendais impatiemment un texto ».

Puis l’interroge.

« Je rappelle que vous êtes marié depuis plus de 20 ans et que vous répondez à 23 h à une gamine de 17 ans ? »

« C’est de l’amitié, rien d’autre. Ou, on peut comparer ça à une relation amoureuse »,

rétorque le prévenu, qui avait dans un premier temps nié en être l’auteur, en garde à vue.

Les textos prennent une tout autre dimension par la suite.

« J’aurai les mains baladeuses ».

« Enlevez votre culotte ».

« Vous n’avez pas envie de vous caresser ? ».

« On peut imaginer que vous vous masturbiez pendant ces échanges ? »,

questionne encore la présidente. L’homme assure que non.

« Quel est le but alors ? L’exciter elle ? ».

« Certainement, dit-il, elle demandait que j’écrive ce genre de choses. Je n’ai pas eu l’intelligence de comprendre que c’était grave ».

Aucune caresse sexuelle ?

Le prévenu dément toute intention d’avoir une relation physique ou intime avec elle.

« Si j’avais voulu coucher avec elle, j’aurais eu d’autres moyens de m’y prendre. Je n’ai jamais eu de pulsion sexuelle ».

Dans ses dépositions, la victime a pourtant évoqué des « bisous dans le cou » et même indiqué un échange de caresses mutuelles sur le sexe de l’autre.

Il n’y aurait, en revanche, jamais eu de baiser sur la bouche ou de pénétration. Un examen médical a d’ailleurs montré qu’il n’y avait pas signe de défloration chez elle. L’homme nie, lui, tout contact physique,

« exception faite à une main sur l’épaule pendant un cours pour la consoler ».

« Un geste d’affection, qualifie son avocat. A aucun moment il n’y a action pour aller au-delà de ces échanges qui sont complètement inappropriés. Les gendarmes ont fait part de leur conviction qu’il y avait plus. Or, il n’est pas un prédateur sexuel ».

Estimant que la sexualité de l’adolescente était « déjà problématique avant Monsieur », l’avocat appelle à la relaxe pour les deux infractions.

« Je n’ai jamais voulu faire de mal à mes élèves, encore moins à cette élève-là »,

termine le prévenu finalement condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis.

« La cour a tenu compte du fait que vous semblez avoir réalisé les faits qui vous sont reprochés »,

justifie la présidente dont la juridiction ne l’a pas retenu coupable d’atteinte sexuelle. Il devra verser 300 € aux parents de la victime au titre du préjudice moral.

Source : actu.fr

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