Saint-Rémy | Un ancien prof de batterie condamné pour agressions sexuelles en liberté
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 08/11/2020
- 15:02
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Le professeur de batterie agressait sexuellement ses élèves mineures
Le tribunal correctionnel de Tarascon jugeait Patrick, un ancien professeur de batterie soupçonné de détournement de mineur et d’agressions sexuelles sur deux de ses élèves, 5 ans après les faits.
“Tu nous as tuées, nous, nos familles, en un acte, en une séance !”
Les larmes aux yeux, la jeune victime n’hésite pas à s’adresser directement à son agresseur.
“Même si je ne t’en veux pas, il faut que tu sois puni.”
Les faits remontent à 2015. Un jour de juin, la première victime, 14 ans, se rend chez les gendarmes pour dénoncer les agissements de son professeur de batterie à Saint-Rémy.
“Il a fermé la porte à clé”
“Vous lui auriez parlé de sa sexualité, ce qui l’a mise mal à l’aise. Elle vous a dit qu’elle faisait de la danse, alors vous lui avez demandé de twerker pour vous, ce qu’elle a refusé”,
relate la présidente du tribunal. Une semaine après, Patrick avait allumé son ordinateur comme il le fait parfois pour faire écouter une chanson. Il aurait alors ouvert une vidéo pornographique, disant à la jeune fille :
“Regarde, c’est ce que tu feras plus tard”.
La jeune fille, gênée, a tenté de partir, mais le professeur l’en a empêchée. Puis il s’est arrêté, et se serait mis à lui parler de son corps, qui change avec l’adolescence. Il la savait complexée par ses formes.
“Il a soulevé mon t-shirt pour voir si j’avais du ventre, raconte Sarah devant le tribunal. Puis il a baissé mon short pour voir si j’avais de grosses cuisses, et il m’a tenue par la taille.”
Alors qu’en 2015, elle apprend que la gendarmerie a interpellé Patrick, une autre jeune fille vient témoigner. Elle aussi, a été touchée par le professeur, à Saint-Martin-de-Crau, un an plus tôt. Elle n’en avait jamais rien dit à personne. Elle avait 11 ans.
“Il avait fermé la porte à clé, pleure la fille. Il m’a demandé si j’avais mes règles. Puis il a mis ses mains sur les miennes comme pour corriger ma position et il a remonté ses bras le long des miens, il a touché ma poitrine. Il a posé ses mains sur mes épaules et m’a dit “laisse-toi aller.”
La jeune fille continue en affirmant que le professeur lui aurait touché les fesses quand elle replaçait son tabouret. Un autre jour, alors qu’elle était en robe, il lui aurait caressé les cuisses. Depuis les faits, les deux victimes sont tombées malades, et sont sujettes à des crises de panique.
“J’avais de la peine pour elle”
À la barre, Patrick reconnaît ses agissements à l’encontre de la première victime, mais réfute toutes les accusations de la seconde.
“Je ne comprends pas, insiste-t-il. Je voulais lui montrer les gestes, elle a peut-être mal perçu…”
Concernant la première, il répète “avoir honte” de ce qu’il a fait.
“J’avais de la peine car elle était mal dans sa peau. Cette fille, je l’appréciais, on était complices. Ce que j’ai fait ce jour-là, c’est inacceptable.”
Les images pornographiques ? Patrick a des explications floues.
“Je ne savais pas ce qu’étaient ces fichiers. Je ne me rappelle plus pourquoi je les ai ouverts, sanglote-t-il. Je voulais la prévenir du monde actuel qui faisait n’importe quoi.”
Représentant les parties civiles, Me Faupin regrette les dénégations de Patrick, et commence sa plaidoirie en citant Albert Camus :
“Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.”
Et d’ajouter :
“Ce n’est pas des gestes éducatifs mal envisagés, ce sont des délits. Et c’est ça que j’aurais aimé entendre aujourd’hui. Peu importe la peine, il faut qu’il soit sanctionné et qu’il ne puisse pas reproduire ceci.”
À la défense de Patrick, Me Champru évoque “une situation qui dérape” avec la première victime.
“Il y a corruption de mineur, et il y a agression sexuelle. Pour Marine, j’ai du mal à y croire.”
L’avocat estime que
“peut-être que cette fille, traumatisée par la peur de la pédophilie dont on parle partout, a pu interpréter ainsi ces gestes éducatifs.”
La procureure décrit
“une descente aux enfers pour ces deux jeunes filles. La peine qu’on prononcera ne suffira pas à effacer le mal.”
Elle requiert 2 ans d’emprisonnement assortis d’un sursis, ainsi qu’une obligation de soin et une interdiction de pratiquer une activité le mettant en contact avec des mineurs. Le tribunal a suivi ses réquisitions, condamnant Patrick pour tous les faits qui lui étaient reprochés.
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