Saint-Quentin | Prison avec sursis pour le viol de sa belle-sœur mineure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 09/05/2024
- 20:42
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Un habitant de Saint-Quentin âgé de 20 ans au moment des faits “condamné” à du bracelet électronique à domicile pour le viol (correctionnalisé..) commis sur sa belle-soeur alors âgée de 14 ans.
Au cours d’une soirée qui se déroule en juillet 2019, une adolescente de 14 ans, se retrouve avec son beau-frère 20 ans.
Ils sont seuls. La compagne du beau-frère est partie urgemment à l’hôpital pour soigner sa fille. La soirée avance et l’individu propose un jeu puéril mais surtout «malaisant et inapproprié» de l’aveu du juge.
Une application téléchargée auparavant sur son portable pour y jouer avec sa compagne : «action ou vérité».
Il propose aussi un apéro alcoolisé, de la vodka. A 14 ans, elle est très vite ivre.
À la barre du tribunal judiciaire de Saint-Quentin, la victime a maintenant 19 ans. Avec beaucoup d’émotion, elle raconte, en sanglotant, ce dont elle se souvient :
«On a bu dans le salon, j’ai eu un trou noir et quand j’ai repris mes esprits, on était sur son lit, j’avais son sexe dans la bouche et ses mains sur ma tête pour me faire faire des mouvements de va-et-vient»
Le secret, elle l’a gardé très longtemps, trop. Ce n’est qu’en novembre 2023 que ses parents découvrent l’impensable suite à sa tentative de suicide.
Une plainte est déposée le 28.12.2023.
Ce mardi 16 avril en audience, c’est bien un viol qui a été jugé.
«Même si c’est pour agression sexuelle Monsieur est à la barre, le viol est en filigrane de cette affaire», cadre de suite le parquet.
En accord avec la famille de la victime, le parquet a correctionnalisé ce viol.
«Les peines sont bien en deça des assises mais il faut aussi penser aux victimes, leur attente», complète le procureur.
Pour la maman, peu importe la peine, elle dit avoir confiance en la justice, mais «il y aurait perpétuité que ça ne réparerait pas ma fille. Je ne sais pas comment elle va évoluer».
La famille vient chercher avant tout la reconnaissance de la culpabilité. La victime, son frère, sa mère et son beau-père font front au 1er rang, sur le banc des parties civiles. Le père biologique de la victime est aussi présent, mais distant, en fond de salle.
Le mal-être de la victime est évident et depuis 3 mois, elle tente de se soigner dans une clinique psychiatrique de la région.
«Je ne vois pas beaucoup d’avancées, j’ai toujours des idées suicidaires», dit-elle à la barre.
Son avocat, Me Jerôme Lavalois, attendait du courage durant l’audience.
«Il n’est hélas pas venu d’où j’espérais».
L’auteur, relatant «un acte débile», a exprimé des regrets mais pas d’excuses. Il reconnaît beaucoup de choses, mais pas la fellation imposée.
Pourtant «elle ne ment pas», répète plusieurs fois le prévenu. Le regard bas, il tente de s’expliquer sur ce qui lui fait encourir 10 ans de prison.
Son conseil, Me Anthony Contant, plaide avec beaucoup de pincettes. D’entrée de jeu, il l’annonce :
«Je porte une robe qui me fait dire des choses qui ne sont pas forcément agréables» et revient sur la constance des propos de son client : «Il n’y a pas eu de fellation»
Le parquet requiert 5 ans de prison avec mandat de dépôt.
Le prévenu a toujours une vie de famille avec la demi-soeur de la victime et a un casier vierge. Il est inséré professionnellement. Cela peut peser dans la balance.
Quant à la victime, ce qu’elle attend de la justice :
«c’est pouvoir avancer, faire le deuil, celui du viol». «Peut-être aussi celui de la petite fille morte ce soir de juillet 2019 », lui glisse son conseil.
Après de longs débats, la justice condamne le prévenu à cinq ans de prison : un an à domicile sous surveillance électronique puis quatre ans de sursis, probatoire durant 2 ans.
Il a l’obligation de se soigner psychologiquement et d’indemniser les victimes. Il n’a plus le droit de rentrer en contact avec la victime ni de travailler a vec des mineurs durant 5 ans.
Son nom sera écrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
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