Saint-Quentin-La-poterie | Un jeune candidat municipal condamné pour corruption de mineur

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L’éphémère candidat aux municipales condamné pour corruption de mineur
Un ex-candidat aux élections municipales du village de Saint-Quentin-la-Poterie est condamné, vendredi 20 mai 2022, à deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineur et atteintes sexuelles sur un jeune de 13 ans, alors qu’il en avait 18, pendant l’été 2019.

Âgé de 18 ans au moment des faits, Marc avait notamment filmé l’adolescent de 13 ans en train de lui pratiquer une fellation et avait regardé des films pornographiques avec lui.

« Je reconnais avoir eu une relation amoureuse avec lui, déclare le prévenu, écrasant une larme dès ses premiers mots. Ses parents étaient au courant, ils nous emmenaient à la rivière ou faire les magasins. Et à aucun moment, je ne me suis pas posé la question de l’âge… »

Le président du tribunal lui demande de respirer un grand coup pour décrire leur rencontre.

« Avec Tom, c’était ma première relation amoureuse homosexuelle. On s’est rencontré à la fête du village où on s’est lié d’amitié. On se voyait tous les jours, et à un moment, il m’a embrassé, raconte-t-il timidement. Ce jour-là il m’a fait une fellation et moi aussi. Mais il n’y jamais eu de pénétration »

Vêtements, pizzéria, console de jeux…

Quelques semaines après que le beau-père de Tom les surprenne en plein ébat, la mère de l’adolescent finit par déposer plainte. Son fils explique qu’il consentait à ces actes sexuels par peur de perdre son ami et de le voir partir avec ses nombreux cadeaux : vêtements, pizzéria, console de jeux… que Marc payait avec des chèques sans provision.

« Je dormais chez eux régulièrement. Notre relation était connue presque immédiatement. Sa mère l’acceptait. Et la Xbox on y jouait ensemble, assure le prévenu de 22 ans. Mais je n’ai jamais fait de chantage. Quand il ne voulait pas, je ne faisais rien. »

« Pourquoi avez-vous menti sur son âge ? »

Le juge tente de savoir si Marc est particulièrement attiré par les mineurs.

« Vous appréciez d’avoir une différence d’âge avec votre partenaire ? »,

lui demande Jean-Michel Perez.

« Non, j’ai déjà eu des relations avec des gens plus âgés que moi ! »,

se défend Marc, toujours en larme. Les enquêteurs ont néanmoins découvert qu’il avait utilisé la boîte mail de l’entreprise dans laquelle il travaillait à l’époque pour faire une demande de jeunes stagiaire auprès d’un collège.

« Je ne connaissais pas toutes ces lois, je n’avais pas conscience de ces interdits »

se défend Marc, en reniflant.

Le procureur Romain Dominguez intervient.

« Quelque chose me chagrine. Vous vous justifiez en disant que c’était de l’amour, que vous ne connaissiez pas la loi, à 18 ans. Mais en 2019, vous étiez scolarisé, à l’aise avec les réseaux sociaux, et forcément sensibilisé sur ce que l’on peut faire avec des mineurs. C’est pas un peu facile comme défense ? »,

l’interpelle le magistrat.

« J’étais dans une classe avec des retards scolaires »,

lâche Marc, tête basse. Le représentant du Parquet ne s’arrête pas là.

« Mais alors pourquoi avez-vous menti sur son âge en garde à vue, en disant qu’il a 15 ans, alors que vous saviez qu’il avait moins ? »

Un très long silence s’étend jusqu’à ce que le magistrat le rompe.

« Vous ne vous moquez pas de nous depuis tout à l’heure ? »,

conclut Romain Dominguez.

« Il aurait pu comparaître pour viol devant la cour d’Assises »

L’avocat de Tom et sa famille prend la parole.

« Je suis sidéré de son absence totale de regret et de qu’il a fait endurer à la victime, pointe Olivier Goujon. Il n’a parlé que de lui. Je ne crois pas un instant qu’il ignorait la loi et il est totalement faux qu’il avait le moindre accord parental ! Il est dans un déni total alors que les faits ne sont pas anodins, ils sont criminels et il aurait pu comparaître pour viol devant la cour d’Assises. »

Le Parquet pointe à son tour les contradictions du prévenu.

« Sur les actes de pénétrations et sur l’âge de la victime, il a livré au moins trois versions différentes. Il voit sa victime comme un objet de jouissance, et a tendance à se tourner vers des individus plus jeune ou plus vulnérable. »

« La victime aussi a été amoureuse… »

L’avocate du jeune homme n’est pas d’accord avec cette description.

« Ce n’est pas un prédateur sexuel. Pour lui c’est sa toute première histoire. D’ailleurs, la victime aussi a été amoureuse à un moment donné. Même le beau-père de Tom a vu de l’amour dans leurs regards, pointe Agnès Mazel. C’est pour cela qu’il n’est pas poursuivi pour viol. Je ne dis pas que c’est la faute de Tom, mais que c’est une relation consentie, c’est tout. Ils ne se cachaient pas et cela ne dérangeait personne. »

Marc est condamné à deux ans de prison assortis d’un sursis probatoire pendant trois, et l’interdiction de travailler au contact de mineurs. Sa condamnation est inscrite au fichier des délinquants sexuels.

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