Saint-Omer | Le pédocriminel Michel Carincotte, reconnu coupable pour avoir violé ses deux sœurs de 2002 à 2011

Michel Carincotte, 31 ans, a été reconnu coupable des faits d’agressions sexuelles et de viols, entre 2002 et 2011, sur ses deux sœurs, mineures à l’époque. Il a été condamné à douze ans de prison.

Michel Carincotte était accusé d’avoir agressé sexuellement et violé deux de ses sœurs, mineures à l’époque. Des faits commis dans des villages du Sud Arrageois, entre 2002 et 2011, dans les différents domiciles familiaux. Il les a toujours niés depuis leur révélation en juin 2012.

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Ses deux sœurs ont témoigné mardi. L’une, qui avait porté plainte en juin 2012, s’est rétractée et dit avoir menti. L’autre maintient sa version des faits, mais n’a pas porté plainte et affirme vouloir tourner la page.

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Mercredi matin, les experts psys ont détaillé l’inceste et ses conséquences.

«  Les faits incestueux se répètent souvent à une période prépubère. La compréhension sexuelle est difficile à cet âge. Même quand on grandit, les faits sont difficiles à dénoncer, explique le Dr Delannoy. Une omerta s’installe le plus souvent dans les familles. Quand il y a une dénonciation des faits, la famille éclate. On a une mise au ban de la personne qui a dénoncé les faits.  »

« La loi ne s’arrête pas à la porte du foyer familial. »

Lors de cette dernière journée d’audience à Saint-Omer, l’avocat général Guillaume Giraud avait requis douze ans de prison.

«  Il n’y a plus de parties civiles. Les chaises devant moi sont vides et on a le droit à certains silences. La vérité était plus lourde à porter que le mensonge pour L. C. (la sœur qui a porté plainte et qui s’est rétractée). Mais la loi ne s’arrête pas à la porte du foyer familial.  »

Me Piron n’avait pas la tâche facile avec son client, une nouvelle fois évacué vers le centre hospitalier d’Helfaut.

Ses nombreux malaises, dus à son obésité maladive, auront haché ce procès.

«  Oui, mon client a un look atypique et improbable avec son poids et tous ces tatouages. Il a affiché un mutisme lors de ces trois jours d’audience. Je comprends que vous ayez trouvé son attitude détestable.  »

L’avocate arrageoise plaidait l’acquittement.

«  Sa sœur a dit qu’elle avait menti, mardi après-midi. Un témoignage très important, selon moi. Ce n’est pas par solidarité familiale, mais plutôt en pensant aux conséquences médicales et carcérales pour son frère.  »

Injonction de soins

Mais quid alors de l’autre sœur qui maintenait sa version ?

«  Mon client doit faire face à des déclarations farfelues. Quand on tient de tels propos accusatoires, on se doit d’assister à l’ensemble du procès. On affronte le regard de celui qui vous a trahi et sali. On vient réclamer son statut de victime. Il n’y avait pas de parties civiles.  »

Pour l’avocat général, pas de doute possible pourtant,

«  le récit sordide des deux sœurs lors des auditions est tout à fait cohérent par rapport aux critères de lieux et de temps. La loyauté familiale a marqué ce procès  ».

Michel Carincotte a été reconnu coupable. Il a été condamné à douze ans de prison et une injonction de soins.

Source : LaVoixduNord