Carcassonne | 18 mois fermes pour le pédophile Hervé Ramoneda

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Me Sébastien Leguay n’élude pas “tout le réseau qu’il y a derrière” !
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Placé sous contrôle judiciaire après 4 mois de détention provisoire dans cette affaire, c’est libre qu’un homme de 66 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, hier matin. Reconnu coupable, il a été incarcéré à la maison d’arrêt à l’issue de l’audience.

Âgé de 66 ans, c’est la seconde fois depuis trois ans qu’Hervé Ramoneda est jugé devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour des faits de

“détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique”.

Le 5 décembre 2017 lors de la condamnation qui lui vaut la récidive, le sexagénaire au casier judiciaire alors vierge avait écopé de la clémence du tribunal, avec un suivi sociojudiciaire de 5 ans et un an de prison en cas de non-respect.

Hier matin, après avoir déjà purgé 4 mois de détention provisoire dans cette nouvelle affaire, c’est libre et sous contrôle judiciaire que cet habitant de Barbaira a comparu devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour des faits dont la prévention court du 26 février 2018 au 6 juin 2019.

Ce jour-là, c’est l’épouse du prévenu qui s’est rendu à la brigade de gendarmerie de Trèbes, après avoir découvert une clé USB cachée dans une boîte de graines de semences, sur laquelle se trouvaient une multitude d’images à caractère pédopornographiques. Cette clé USB, elle avait vu son mari la cacher…

Lors des exploitations informatiques effectuées par les gendarmes, ce ne sont pas moins de 608 fichiers numériques qui seront retrouvés,

“avec beaucoup d’enfants dans des positions sexuelles explicites…”

Les investigations permettront de mettre en évidence que le prévenu a recommencé à télécharger ce type de contenu, à peine deux mois après avoir été condamné pour le précédent dossier qui lui vaut la récidive.

Lors de son audition devant les gendarmes, il a expliqué

“être attiré par des gamins nus, qui ont des rapports sexuels entre eux ou avec des adultes…”

Il se considère comme pédophile, mais déclare

 “ne pas être attiré par les enfants sexuellement.”

Face au tribunal, le prévenu a expliqué avoir reçu ces fichiers sans les avoir demandés, après être allé sur des chats.

Il ne nie pas les avoir téléchargés, mais justifie cette déviance par l’absence de rapport sexuel avec sa femme depuis plusieurs années :

“J’ai répliqué pour essayer d’avoir un peu de plaisir… Je reconnais que c’est moi qui ai un problème, pas mon épouse !”

Au sujet des expertises psychiatriques réalisées sur le prévenu,

 “qui se fait passer pour une fille ou un garçon de 13 ans pour avoir plus de propositions sur le Net”,

il ressort qu’il a

 “une tendance pédophile avec la perspective d’un probable passage à l’acte”.

Un rapport “inquiétant” selon la substitut du procureur Amélie Donnette, qui a fait part de son “sentiment de nausée”, après avoir visionné le contenu “abject et insoutenable” du contenu des fichiers saisis.

“À votre manière, vous avez touché ces enfants ou jeunes adolescents ! Parce que vous consommez ces images, vous encouragez ces pratiques qui ne sont pas du fantasme mais du réel !”

Une peine de 2 ans ferme assortie d’un suivi sociojudiciaire de 7 ans a ainsi été requise, ainsi qu’un mandat de dépôt.

Pour la défense, Me Sébastien Leguay est revenu sur la personnalité de son client “en proie à des pulsions”, en n’éludant pas

“tout le réseau qu’il y a derrière… Je me sens bien seul aujourd’hui ! Le seul que l’on ait, c’est mon client.”

Pour l’avocat carcassonnais, les réquisitions du ministère public

“sont conduites par le précédent dossier, et nourrissent l’idée que rien n’a avancé depuis… Mon client est un homme malade qui n’est jamais passé à l’acte. Il est en demande de soins !”

Après en avoir délibéré, le tribunal présidé par Emmanuelle Wacongne a condamné le prévenu à 18 mois de prison ferme, avec un suivi sociojudiciaire de 7 ans. Il a une nécessaire obligation de soins, et l’interdiction d’entrer en contact avec des enfants durant 3 ans. Il est désormais inscrit sur le fichier national des délinquants sexuels, et un mandat de dépôt a été ordonné à son encontre sur l’audience. Il a été incarcéré.

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