Saint-Martin-Boulogne | Agressions sexuelles sur mineur, parole contre parole au tribunal

Mardi dernier, un homme comparaissait pour agressions sexuelles sur sa nièce devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Malgré ses dénégations, il a été jugé coupable.

Le prévenu a été condamné par le tribunal de Boulogne-sur-Mer. PHOTO ARCHIVES GUY DROLLET
Le prévenu a été condamné par le tribunal de Boulogne-sur-Mer. PHOTO ARCHIVES GUY DROLLET

« L’un de vous deux ment », lance le président du tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.

Il faudra, pour les juges, trancher entre deux versions diamétralement opposées : Pauline*, 26 ans, en larmes, accuse son oncle d’avoir, des années durant, abusé d’elle chez sa grand-mère, lors de réunions de famille et de barbecues de ses 11 à ses 14 ans.

« Il faisait en sorte que l’on se retrouve seuls, il me prenait sur ses genoux, me touchait la poitrine, les fesses et le sexe à travers les vêtements. »

Denis*, 58 ans, droit et impassible, nie, en bloc : « C’est faux ! Je ne l’ai jamais caressée ! »

Être reconnue comme victime

« On a toujours été une famille soudée, je ne vois pas pourquoi je mentirais. Faut juste que je l’ouvre, j’en ai trop marre de souffrir. »

Pour Pauline, envoyer son oncle en prison n’est pas la question. « Elle veut simplement être reconnue comme victime », souffle Me Vasseur, son avocate.

« Elle n’a aucune raison de mentir, elle aurait pu gonfler les faits, mais a toujours eu la même version : des caresses au-dessus des vêtements. »

Deux témoignages viennent renforcer les paroles de la jeune femme. « Votre sœur raconte que lors d’un réveillon bien arrosé, votre oncle serait entré dans votre chambre, aurait embrassé ses fesses à travers le pyjama puis baissé le bas. Votre cousine, elle, se souvient qu’il se soit exhibé devant elle », poursuit le président.

« Je me suis exhibé devant Sophie*, ça, c’est vrai, mais pour les deux autres, elles inventent », lance le prévenu.

Il plaide la relaxe

« Nous sommes au-delà de la parole contre parole, nous avons d’un côté les déclarations constantes de la victime, de l’autre des versions qui changent. Après avoir nié l’exhibition pendant des années, Denis reconnaît pour la première fois devant le tribunal. Forcément, il y a prescription. Il n’y a que Pauline qui peut l’envoyer en prison aujourd’hui, il le sait très bien ! », martèle la procureure.

« Denis est rustre, simple et renfermé, ça n’en fait pas un homme déviant, plaide son avocat, face à un dossier vide, monté sur des hypothèses, des imprécisions, le doute doit profiter au prévenu. »

L’homme ne sera pas relaxé, mais condamné à un an de prison intégralement assorti d’un sursis de trois ans avec suivi et injonction de soins.

Reconnue victime, Pauline recevra 3 000 € de dommages et intérêts.

*Les prénoms ont été modifiés

Source : http://www.lavoixdunord.fr/

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