Saint-Malo | Un récidiviste écope de 4 ans ferme pour agression sexuelle sur une enfant de 7 ans

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Déjà condamné pour des faits criminels de viol
Jeudi 15 février 2024, devant le tribunal de Saint-Malo, c’est face aux parents de la fillette, autrefois ses amis, qu’un homme a dû expliquer son comportement lors d’un week-end.

Jeudi 15 février 2024, devant le tribunal de Saint-Malo, c’est face aux parents de la fillette, autrefois ses amis, qu’un homme a dû expliquer son comportement lors d’un week-end.

Le tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) jugeait un homme accusé d’agression sexuelle, en Côtes-d’Armor, sur une enfant de 7 ans, pour laquelle il a été condamné.

Il paraît bien mal à l’aise, tremble, trifouille ses documents. L’homme de 43 ans à la barre du tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) doit répondre de faits d’atteinte sexuelle sur une enfant de 7 ans et de détention d’images pédopornographiques.

Les parents de la petite lui font face. Tous ont plutôt l’habitude de se côtoyer dans un club de sport près de Saint-Brieuc, où ils sont devenus amis.

Un service aux parents

En août 2023, les parents sont embêtés pour faire garder leurs filles pendant deux jours ; l’homme leur propose alors de les garder chez lui, dans un petit village des Côtes d’Armor.

Ses enfants s’entendent bien avec les leurs, le week-end s’annonce sympathique.

Quelques jours plus tard, la fillette se confie à sa mère et lui dit que l’homme l’a embrassée sur la bouche. Puis elle raconte qu’elle a dormi avec lui dans le canapé, et qu’il lui a fait des « papouilles » avant de descendre la main sur ses parties intimes.

« Il appuyait avec son doigt ça me faisait mal », dit-elle.

Des caresses ?

A la barre, l’homme reconnaît les faits. Mais pas complètement. La juge n’y va pas par quatre chemins :

« Je vais dire les choses plus simplement, avez-vous essayé de la pénétrer avec vos doigts ? »

Réponse négative à la barre :

« Je vous jure que j’ai vraiment juste caressé ».

Pourtant, la fillette a assuré qu’elle avait eu mal.

« Je ne suis pas un prédateur sexuel », murmure-t-il.

En consultant son téléphone, les enquêteurs se sont aperçus qu’il avait beaucoup insisté pour garder les deux fillettes.

Mis en lien avec une précédente condamnation, il y a 25 ans, par la cour d’assises de la Manche pour des faits criminels de viol, la persévérance à se proposer comme baby-sitter dérange.

« J’aime rendre service, c’est tout. Elles étaient adorables. »

Un malaise palpable

Au fil de l’audience, le malaise s’installe : le prévenu jure que c’est l’enfant, âgée de sept ans, qui l’a embrassé en y mettant sa langue.

Il ne voit pas le problème ; d’ailleurs il fait ça avec ses deux petits garçons et il a aussi embrassé la deuxième petite fille de ses amis.

Le père de l’enfant peine à regarder l’homme à la barre et se crispe nettement.

« Qu’est-ce qu’on fait ? » demande la présidente.

« Il faut que je suive des soins » répond le prévenu en sanglotant.

« On a 39 000 victimes mineurs d’agressions sexuelles par an, voilà ce qu’est notre magnifique société », déplore l’avocat des parents, Me Frédéric Birrien, qui dit ses inquiétudes pour l’avenir.

« Les excuses ne sont que des excuses. Les simagrées du prévenu, je n’y crois pas beaucoup. »

Un prédateur sexuel ?

« Ce n’est pas un prédateur sexuel ; quand les enfants lui disent non, c’est non », plaide son avocat Me Tardivel, qui appuie sur les soins que suit son client et sur son intégration dans la société, après 25 ans sans recroiser la justice.

Le quadragénaire est finalement condamné à 4 ans de prison ferme, un an de plus que ce qu’avait requis le substitut du procureur.

Un mandat de dépôt à effet différé est prononcé : l’homme devra se présenter à la prison de Saint-Malo d’ici trois semaines.

Une fois sorti, il sera sous le coup d’un suivi socio-judiciaire pendant sept ans.

Il aura aussi interdiction de fréquenter le club de sport où il a rencontré les parents de l’enfant, de pratiquer une activité en contact avec des mineurs pendant dix ans et sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

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