Saint-François-Longchamp | Un animateur du chalet “Le Gône” soupçonné d’agressions sexuelles sur mineur depuis 30 ans

Sannois : l’ancien chalet de la ville au cœur d’une enquête pour des agressions sexuelles

Saint-François-Longchamp. Les faits seraient survenus au chalet « Le Gône », qui appartenait à l’époque à la ville.

Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête après la dénonciation d’agressions sexuelles commises depuis trente ans dans un chalet en Savoie où des générations d’enfants de Sannois se sont succédé.

C’est un chalet au pied du col de la Madeleine où des générations d’enfants de Sannois ont découvert la Savoie au fil des colonies, des classes vertes et des classes de neige.

« Le Gône », à Saint-François-Longchamp, qui n’appartient plus à la ville, est au cœur d’une enquête judiciaire, après les révélations d’une femme qui a dénoncé des faits d’agressions sexuelles et de viol. Le parquet de Pontoise a confié l’affaire à la sûreté départementale.

La photo de classe un peu floue a fait resurgir « comme un électrochoc » les souvenirs des agressions. Anne reconnaît ce jour-là, instantanément, l’animateur de Sannois qu’elle désigne comme son violeur et son agresseur, alors qu’elle avait entre 7 et 13 ans, dans le chalet, trente ans plus tôt.

Des agressions sous la tente et dans la chambre de l’adulte

L’ancienne écolière dépose plainte en juin dernier auprès d’une gendarmerie dans le sud de la France. Elle décrit des agressions survenues sous la tente « à plusieurs reprises » selon elle, sur plusieurs années.

« Allongé à côté de moi, il m’obligeait à caresser son sexe. »

Elle relate d’autres faits dans la chambre de l’adulte.

« Je me souviens d’être assise sur son lit. Il se tenait debout, face à moi et me touchait le sexe. »

A quatre reprises selon elle, qui se souvient aussi de ces baisers sur la bouche,

« tous les soirs, comme un rituel ».

Elle décrit surtout une scène de viol par pénétration digitale dans le labo photo.

« Les faits me concernant sont prescrits mais, en tant que mère, je ne peux pas me taire et laisser d’autres enfants vivre ce que j’ai vécu »,

écrit la plaignante à Emmanuel Macron dans le but de mobiliser la Justice et de

« protéger d’autres enfants de ce qu’il m’a fait subir dans mon enfance ».

Dix-huit victimes rassemblées sur les réseaux sociaux

C’est pourquoi elle a aussi lancé une alerte sur les réseaux sociaux. Cela a déclenché la réaction de personnes dénonçant des faits similaires et incriminant même d’autres animateurs, même si d’autres personnes indiquent n’avoir rien remarqué.

« En août dernier, j’avais rassemblé 18 témoignages. J’ai au total reçu une centaine de mails »,

confie-t-elle, certains évoquant des faits remontant à quelques années seulement.

Une enquête longue se profile vu l’ancienneté des faits dénoncés par la plaignante, mais aussi ceux révélés par les autres victimes présumées qui se sont manifestées. Selon nos informations, l’animateur, devenu instituteur dans une autre ville, a été suspendu à titre conservatoire par l’Education nationale.

Cette mobilisation a aussi provoqué un émoi considérable au sein de la commune de Sannois, où des opposants au maire ont relayé l’alerte, franchissant pour certain la limite de la diffamation, et conduisant le maire (LR), Bernard Jamet, a évoquer le dossier en octobre dernier en conseil municipal. En décembre, il a publié une lettre ouverte évoquant les faits.

« En tant qu’ancien directeur d’école et aujourd’hui maire de Sannois, je dénonce farouchement ces actes indignes »,

écrit-il. Contacté, il assure que sa volonté est « de tout faire pour que la vérité éclate » :

« Je ne souhaite qu’une chose : que l’enquête avance dans la sérénité. »

Rappelant la présomption d’innocence des personnes mises en cause, il précise avoir pris la décision,

« par mesure conservatoire, qu’aucun des agents ayant travaillé à l’époque dans ce chalet n’exerce plus aujourd’hui dans le secteur enfance jeunesse ».

PRESCRIPTION : CE QUE DIT LA LOI POUR LES VICTIMES MINEURES

En cas de viol commis sur un mineur de moins de 15 ans (qualification criminelle), le délai de prescription au-delà duquel des poursuites ne peuvent plus être engagées est depuis mai porté à 30 ans au lieu de 20, à compter de la majorité de la victime. Cette dernière peut donc porter plainte jusqu’à ses 48 ans. Pour les agressions sexuelles (qualification délictuelle), le délai qui court à partir de la majorité est de 20 ans si a victime avait moins de 15 ans, de 10 ans si elle avait entre 15 et 18 ans. Concernant le délit d’atteinte sexuelle sur une victime de moins de 15 ans, le délai est de 10 ans ; 20 ans en cas de circonstance aggravante (ex. par personne ayant autorité). Entre 15 et 18 ans, le délai est de dix ans.

Source : leparisien

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