Saint-Étienne | un pédocriminel multirécidiviste repéré sur Azar à nouveau condamné

L’homme est considéré comme « un danger pour la société ». À 69 ans, ce Stéphanois porte un lourd passé judiciaire avec pas moins de 8 condamnations. En 1994, il avait été condamné par la cour d’assises des Ardennes à 9 ans de prison pour agression sexuelle. En 2001, le tribunal correctionnel de Saint-Étienne l’avait à nouveau condamné à 12 ans de prison.

« Un casier judiciaire qui donne une coloration particulièrement inquiétante par rapport aux faits »

a rappelé le président du tribunal Nizar Samlal. Voilà pour le portrait.

En contact avec un adolescent de 15 ans

Jeudi après-midi, l’homme était jugé au Puy-en-Velay pour des propositions sexuelles sur mineur, mais aussi pour corruption de mineur et détention d’image de mineur à caractère pornographique.

Les faits remontaient au mois d’octobre 2020. Par l’intermédiaire de l’application Azar (un chat vidéo), le prévenu était entré en contact avec un jeune mineur de 15 ans domicilié en Haute-Loire.

Choqué de la tournure de la conversation (en vidéo) et alors que l’homme avait sorti son sexe pour se masturber devant lui, l’adolescent avait fini par contacter la gendarmerie. Le sexagénaire lui avait raconté avoir eu des relations sexuelles avec un garçon de 10 ans et une fillette de 8 ans ou encore qu’il s’adonnait à des activités pédophiles depuis longtemps…

« Quand il a raccroché de son appel vidéo, il a appelé directement la gendarmerie tellement il était choqué par ce qu’il venait d’entendre ».

La mère de l’adolescent à la barre du Tribunal

« Ce sont les gendarmes qui lui ont dit de nous en parler. Il était extrêmement choqué lorsqu’il a entendu ce que cet homme disait avoir fait sur des enfants ».

Identifié par son adresse IP, le sexagénaire a été interpellé à son domicile à Saint-Étienne une semaine après l’échange en chat vidéo avec l’adolescent. Plusieurs dizaines de vidéos et de photos pédopornographiques ont été retrouvées sur son ordinateur par les enquêteurs .
À la barre du tribunal, le pédophile multirécidiviste ne semblait pas mesurer la gravité des faits.

« C’est vrai, j’ai une attirance pour les enfants… »

« Je n’ai pas vu le visage de la personne. Je pensais que c’était un adulte qui avait déguisé sa voix »

a expliqué le prévenu à l’audience.

« Il m’a dit qu’il avait une petite sœur. J’ai voulu voir jusqu’où il pouvait aller. C’est vrai que j’ai une attirance pour les enfants. Je me soigne pour ça, même en détention où je fais l’objet d’un suivi de ma propre initiative en psychiatrie. Je voudrais guérir de cette maladie et arriver à ne plus avoir d’attirance pour les enfants »

a expliqué le prévenu.

« Il a été condamné en tout à 27 années de prison, quasiment toutes pour la même nature »

a rappelé le Procureur de la République Nicolas Rigot-Muller. Il a requis 4 ans de prison ferme.

Une peine plus sévère que les réquisitions

Le tribunal est allé bien au-delà des réquisitions du ministère public. Déjà incarcéré, le prévenu a été condamné à 7 ans de prison ferme avec maintien en détention « pour éviter la réitération de faits de même nature ». Un jugement justifié par

« votre comportement et votre positionnement tout au long de la procédure et de l’audience, le passage à l’acte de façon réitéré et votre lourd passé. Vous n’avez pas pris en compte votre pathologie »

a argumenté Nizar Samlal. Le tribunal a également prononcé une interdiction d’entrer en contact avec tous les mineurs.