Saint-Didier-en-Velay | Un ouvrier de 49 ans répondait d’agression sexuelle sur sa fille

Une jeune femme de 29 ans fait face à son père à la barre du tribunal correctionnel.

Photo – L’éveil de la Haute-Loire

L’homme âgé de 49 ans, ouvrier dans la plasturgie et demeurant à Saint-Didier-en-Velay doit répondre d’une agression sexuelle sur sa propre fille, des faits incestueux, non prescrits malgré leur ancienneté : ils se seraient produits à une seule reprise, dans leur maison familiale, courant 2005.

Les victimes d’agressions sexuelles par ascendant ont désormais jusqu’à 20 ans pour dénoncer les actes. La question de l’inceste a encore récemment fait débat devant le conseil constitutionnel.

Mardi après-midi, tribunal, parquet, partie civile ne seront parvenus qu’à arracher de demi-aveux à cet homme qui s’est contenté de bout en en bout de l’audience à marteler des « je ne sais pas », « je ne comprends pas » ou encore « j’aimerais mettre une image ».

Et de répéter à plusieurs reprises : « Mais pourquoi n’a-t-elle rien dit pendant toutes ces années, on en aurait parlé… ».

Le couple de parents traversait à l’époque des turbulences. On prêtait aux pères des intempérances. Il sortait seul en boîte de nuit, s’alcoolisait, voire même fumait-il quelques joints. Deux enfants se trouvaient au foyer : un garçonnet de 2 ans et la fille, âgée de 16 ans.

Cette dernière avait noué une relation avec un garçon de son âge, ce que ne semblait guère apprécier son père qui aurait épié les tourtereaux, au moins une fois, avant de passer à l’acte, à une seule reprise dans la chambre parentale.

Aux caresses succédaient des propositions malsaines. Une invite carrément à partager des moments d’intimité, ce que le prévenu nie totalement aujourd’hui.

L’adolescente s’est tue jusqu’au mois d’août 2017, où, alors jeune maman, elle décidait de déposer plainte auprès de la gendarmerie. Pour son avocate, Me Dovy, la grossesse a très certainement déclenché ce besoin de parler. Mais la parole libérée a été tout autant dévastatrice pour la jeune femme, contrainte actuellement d’avoir un suivi en psychiatrie.

« Trahie par son père et par sa mère »

Comment ne pas subir un véritable traumatisme, remarquait la représentante du parquet : « Elle a été trahie par son père qui l’a agressée et par sa mère qui ne l’a pas prise au sérieux », remarquait Marie Moschetti.

La jeune femme n’a reçu aucun soutien de sa propre mère qui a refusé de prendre parti. Elle lui a pourtant écrit pour raconter son histoire et sa détresse.

Une lettre adressée aussi à son père. Depuis la révélation, les liens familiaux ont été totalement rompus ce qui contribue sans doute à accroître le mal-être de la victime.

Marie Moschetti a eu des mots très durs à l’égard de ce père « incapable d’assumer » et qui « ajoute du préjudice au préjudice ». Le ministère public a réclamé une peine de 12 mois de prison dont 8 avec un sursis mise à l’épreuve durant deux ans.

Faute d’aveux, l’avocat de la défense, Me Cédric Augeyre sera tout de même parvenu à arracher quelques larmes à cet homme « à la personnalité pauvre », dixit les experts. « Le temps qui passe détruit la mémoire », plaidait le conseil pour qui le doute peut exister sur la culpabilité du prévenu. L’audience s’est achevée dans la soirée.

Le tribunal a préféré s’accorder un délai avant de rendre sa décision. La date du jugement est fixée au 13 novembre.

Source : leveil.fr

 

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