Saint-Autreberthe | Un Pédocriminel est relaxé d’agression sexuelle sur mineur

Un homme, déjà condamné pour viol sur mineur en 2003, est ressorti libre.

Le tribunal a estimé qu’il n’avait pas assez d’éléments.

«Les éléments de contexte ne doivent pas se suppléer aux éléments objectifs de culpabilité ! »,

tonne Me Julia Massardier devant le tribunal correctionnel.

L’enjeu est grand. Si les juges se fient aux apparences, son client, François B. est condamné d’avance. L’homme, âgé de 50 ans, est poursuivi pour une agression sexuelle qu’il aurait commise à Saint-Autreberthe, le 31 janvier 2017.

Mais ce que tout le monde sait, c’est que l’homme a été condamné pour viol sur mineur en 2003 par la cour d’assises de Rouen. Ce lourd passé ne l’empêche pas d’être bien entouré.

Il est hébergé par un ami qu’il considère comme son père.

Quand, en janvier 2017, le fils de son hôte déménage, François n’hésite pas à lui proposer son aide. Il emménage avec cette famille recomposée. Il en profite pour s’occuper de la fille de son ami âgée de 2 ans et de sa belle-fille âgée de 6 ans.

« J’avais peur que tout recommence »

Malgré le passé pénal de François, les parents ne voient aucun inconvénient à ce qu’il emmène l’aînée à l’école et à ce qu’il donne sa douche à la plus jeune, « le tout en étant lui-même intégralement nu », précise le président de l’audience.

Dans la soirée du 31 janvier, les deux petites filles s’endorment alors qu’elles regardent un dessin animé dans le salon où dort François. Les parents décident de ne pas les réveiller pour les monter dans leurs chambres. « Je leur ai dit que je préférais que les enfants ne dorment pas avec moi », assure le prévenu.

« Apparement, ils ne vous ont pas entendu. Cela dit, ils auraient dû prendre la décision eux-mêmes. C’est ce que tout parent responsable aurait fait »,

estime le magistrat.

Pendant la nuit, la petite fille de 6 ans se met à hurler. Son beau-père descend, François explique qu’il vient de lui tomber dessus dans son sommeil. La petite fille est remontée dans sa chambre.

À la suite de ses faits, plusieurs enfants de son entourage expliquent qu’elle leur a confié, avec ses mots, s’être fait violer par « Franfran ».

Ce dernier quitte le domicile le 7 février. Une plainte est déposée le 9 février.

L’expertise médicale met en évidence un coup à la tête et une dermabrasion au niveau de la cuisse, mais aucune trace de pénétrations.

Après avoir passé cinq jours dans la rue, François B. se rend aux autorités.

« Après ce que j’avais traversé en 2003, j’avais peur que tout recommence. Je voulais me suicider », commente l’homme.

Devant le tribunal, il ne reconnaît pas les faits.

« Cette petite fille n’a pas pu inventer ce qu’elle raconte. Elle en parle avec ses mots d’enfant, mais elle décrit précisément les faits. De son côté, François B. ne peut tout simplement pas se permettre de reconnaître les faits »,

assure le substitut du procureur.

Il requiert une peine de cinq ans de détention, dont un an avec sursis.

Le tribunal, de son côté, estime ne pas avoir assez d’éléments en sa possession pour condamner François B. et le relaxe.

Source : Paris-Normandie

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