Saint-André | Condamné à 13 ans de prison pour viols et agressions sexuelles

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Des jeux et des gestes d’affection mal interprétés
Un kinésithérapeute de Saint-André était jugé devant la cour criminelle pour viols et agressions sexuelles sur mineures. L’enquête, déclenchée après la plainte d’une adolescente en 2020, a révélé un schéma d’abus répété sur plusieurs années.

La cour d’appel de Saint-Denis a ordonné le renvoi d’Arnaud B., kinésithérapeute à Saint-André, devant la cour criminelle.

L’homme avait été mis en examen pour plusieurs faits de viols et d’agressions sexuelles sur mineures, commis entre 2004 et 2020 dans le cadre de son activité professionnelle.

Le délibéré est tombé ce vendredi 21 mars. Il a été reconnu coupable de quasi toutes les agressions sexuelles sauf une.

Il écope de 13 ans de réclusion criminelle, d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans, d’une injonction de soins, d’une interdiction de contact des victimes.

Il lui est maintenant interdit d’exercer la profession de kinésithérapeute et d’exercer une activité en contact avec les mineurs. Son nom est maintenant inscrit au FIJAIS, fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Une enquête déclenchée grâce à la plainte d’une adolescente

L’affaire éclate en janvier 2020 lorsque Malika*, 15 ans, dépose plainte au commissariat de Saint-André.

Elle y dénonce les abus de son kinésithérapeute qui aurait profité des séances de rééducation pour imposer des attouchements et des actes sexuels.

Le signalement de la jeune fille déclenche une enquête approfondie menée par les autorités judiciaires.

D’autres patientes témoignent rapidement, révélant des faits similaires sur plusieurs années. Certaines victimes étaient mineures au moment des faits, d’autres en stage d’observation dans son cabinet.

Un schéma d’abus répété sur plusieurs années

Les témoignages recueillis par les enquêteurs ont mis en évidence un modus operandi récurrent. Selon les victimes, l’intéressé profitait de séances à huis clos pour imposer des gestes inappropriés comme des attouchements sous prétexte de soins, des caresses sur la poitrine et les parties intimes, des frottements contre le corps des patientes et des actes sexuels non consentis.

Certaines patientes ont évoqué un sentiment d’emprise, ne réalisant qu’après coup la nature des gestes subis.

Des stagiaires ont également signalé des comportements inappropriés de la part du kinésithérapeute.

Des éléments accablants

Lors de son interpellation en 2021, Arnaud B. a nié les faits dans un premier temps avant d’évoquer des “jeux et des gestes d’affection mal interprétés”.

Il a reconnu une consommation excessive de pornographie, mais a rejeté les accusations de viol.

L’enquête a permis de démontrer que les box de soins étaient fermés lors des consultations et que le praticien, parfois alcoolisé, exerçait en l’absence de témoins, ce qui rendait difficiles les dénonciations immédiates.

De nombreuses victimes ont fait état d’un traumatisme profond, certaines développant une phobie des professionnels de santé ou des troubles psychologiques liés aux agressions.

La cour criminelle, composée de cinq magistrats professionnels, était chargée de juger les chefs d’accusation retenus contre Arnaud B..

Le procès qui s’est tenu à huis clos s’annonçait difficile, avec la confrontation de plusieurs parties civiles et des débats sur l’ampleur des faits reprochés.

Ce 21 mars, il a donc été condamné à 13 ans de prison, à l’interdiction de travailler comme kiné ou avec des enfants.

Son nom sera aussi inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

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