Sainte-Marie-des-Champs | L’ami de la famille jugé à Rouen pour le viol de l’aînée de 12 ans

Un homme de 41 ans est jugé depuis hier par la cour d’assises de Seine-Maritime pour le viol d’une adolescente de 12 ans, en 2010 à Sainte-Marie-des-Champs. Tombée enceinte, la mineure avait fini par révéler le nom de l’accusé.

Un homme de 41 ans, en couple depuis 20 ans et père de trois enfants, intérimaire, est jugé depuis hier pour le viol et l’agression sexuelle d’une adolescente alors âgée de 12 ans en 2010 à Sainte-Marie-des-Champs.

À l’époque, l’homme qui habite le pays de Bray, travaille comme chauffeur à Notre-Dame-de-Gravenchon. Pour éviter les deux heures de route de ce trajet, la mère de la mineure accepte de l’héberger.

Elle vit seule avec ses trois enfants : sa fille aînée qui n’a jamais connu son père et ses deux fils issus d’une seconde union. L’accusé est un ami de longue date, qui a déjà été hébergé, avec sa famille, le temps qu’il construise leur maison.

Lorsqu’il passait épisodiquement la nuit à Sainte-Marie-des-Champs, il venait rejoindre la victime dans son lit. Il procédait à des attouchements, puis vers la fin de l’année 2010, alors qu’elle avait déjà refusé au cours des mois d’avoir des rapports sexuels disant qu’elle était « trop jeune », l’homme s’était mis sur elle et l’avait violé.

Selon la mineure, il l’aurait aussi menacé de lui « couper les jambes » si elle parlait.

La jeune fille n’en aurait peut-être jamais parlé si elle ne s’était retrouvée enceinte. L’absence de règles, via une prise de sang, avait révélé la grossesse. Questionnée par sa mère, elle avait livré l’identité de l’accusé.

Une plainte avait été déposée auprès de la gendarmerie d’Yvetot. L’analyse ADN du fœtus, après une interruption volontaire de grossesse, devait révéler que l’accusé était bien le géniteur.

Une enfance à la Zola

En garde à vue, ce dernier reconnaissait un rapport sexuel mais contestait qu’il n’ait pas été consenti, expliquant n’avoir commis aucune brutalité, celle-ci se laissant faire.

À l’époque, la famille de la jeune fille faisait l’objet d’une assistance éducative, à la demande de la mère qui était dépassée par sa fille. Le comportement, « fofolle » pour sa marraine, « provoquant » pour d’autres, notamment dans sa façon de s’habiller, a été souligné pendant l’instruction.

Hier à la barre, des témoins ont expliqué que si physiquement elle faisait plus que son âge, le problème était plutôt éducatif : on n’avait pas assez enseigné les limites à la jeune fille, mais que cette dernière avait bel et bien le comportement d’une adolescente de 12 ans.

À l’audience hier, l’accusé a expliqué avoir compris depuis ce qu’était « un viol par surprise ». « Si c’était ma fille qui avait vécu ça, je serai sans pitié », a-t-il déclaré, demandant qu’on ne tienne pas compte de son passé.

De son enfance, et celle de sa sœur, il en a beaucoup été question hier matin. Son récit aurait presque fait passer Émile Zola pour un auteur de romans à l’eau de rose.

Leur vie en caravane à Paluel, sans toilettes ni salle de bains, avec une rivière pour eau courante, a été marquée par l’alcoolisme des deux parents qui passaient leur temps au bar du coin. Le père, pour jouer, les obligeait lui et sa sœur cadette à lui pratiquer des fellations.

La mère, probablement violentée, ne disait rien. Un patron de bar et hôtel de Veulettes-sur-Mer les aurait aussi agressés sexuellement, voire violés. Les parents, probablement en échange d’alcool gratuit, laissaient les enfants à sa charge certains soirs ou week-end.

« Quand on est enfant, on peut pas dire à un adulte d’arrêter, on se tait, et après c’est trop tard », a expliqué le quadragénaire.

À 15 ans, la sœur a fui le domicile familial et n’a plus jamais redonné de nouvelles.

Deux ans plus tard, leur mère se suicidait. Le père est décédé trois ans plus tard. Le patron de l’hôtel est mort lui aussi.

Le verdict est attendu lundi

Source : paris-normandie.fr

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