La Réunion | Un professeur de musique prend 2 ans ferme pour l’agression sexuelle d’une élève de 13 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 27/09/2017
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À l’époque professeur de musique à l’école Loulou Pitou, ce père de famille jusqu’alors inconnu de la justice a commis des attouchements sexuels sur l’une de ses élèves âgée seulement de 13 ans, en septembre 2014. Reconnu coupable, il a néanmoins évité le mandat de dépôt.
”C’était un dérapage. J’ai moi-même du mal à comprendre ce que j’ai fait”.
Ces mots, Donadieu Thomas n’a cessé de les répéter, hier, alors qu’il était jugé pour des faits d’attouchements sexuels sur une mineure.
La victime n’est autre que l’une de ses élèves, une adolescente de 13 ans qui étudiait à l’école de musique Loulou Pitou, dans le quartier dionysien de La Source.
Le soir du 15 septembre 2014, la jeune fille apprend sur place que son cours prévu de 18h30 à 19h30 est annulé.
Son professeur a pu prévenir certaines familles par texto, mais pas celle de l’adolescente.
C’est là que la conversation va vite déraper.
”Tu as une belle poitrine”, lâche l’enseignant au statut de fonctionnaire territorial.
”C’est pas le sujet”, réplique l’élève qui a l’habitude de se confier à lui.
Mais Donadieu Thomas insiste.
”Attends, je vais te le montrer”, lui répond-il en joignant le geste à la parole.
L’homme alors âgé de 44 ans va lui toucher les seins sous son tee-shirt et son soutien-gorge.
Il glisse ensuite sa main dans le pantalon de la jeune fille pour lui toucher avec insistance le sexe, et tente aussi de l’embrasser.
”Elle n’a rien dit, je pensais qu’elle était d’accord”, dira d’abord le suspect lors de sa garde à vue, à Malartic.
Mais à la barre du tribunal, c’est un autre homme qui semble parler.
Le prévenu explique être suivi psychologiquement.
” Ça me fait du bien, je prends maintenant conscience de certaines choses”.
L’auditoire a pourtant du mal à croire en sa rédemption.
Ses mots semblent sonner faux face au tribunal.
D’autant que s’il reconnaît les faits, il n’entre pas dans les détails.
Il ne se souviendrait plus exactement de tout.
Ce qui a le don d’agacer le président.
”Écoutez monsieur, les faits ne remontent pas à Mathusalem !
Ce qu’on attend de vous, c’est que vous disiez exactement ce qui s’est passé !”
Le prévenu continuera néanmoins durant toute l’audience d’éviter les réponses claires.
”C’est la honte qui l’empêche de donner plus d’explications”, répondra à sa place son avocat, Me Jean Christophe Molière.
Mais le quadragénaire finira par lâcher quelques mots, les mêmes qu’en garde à vue.
Ce qui n’a pas échappé à l’attention des magistrats.
”Quand on lit les auditions, et vous semblez le dire à nouveau aujourd’hui, on a l’impression que votre main est dotée d’une volonté propre”, ironisera le président.
Une autre élève, également présente hier à l’audience, accuse le prévenu de l’avoir touchée alors qu’ils se trouvaient seuls dans la salle de classe, mais aussi en marge d’une soirée ”Halloween”, en 2012 et en 2013.
”Où sont les éléments matériels ?, plaidera Me Jean Christophe Molière.
Il n’y a rien dans le dossier.
L’instruction a été bâclée !
Mon client reconnaît les faits de 2014 mais pas ceux-là qui ne reposent que sur des déclarations.
Je demande la relaxe pour ces faits”.
Aux yeux de l’avocat, l’ancien professeur de musique est sincère quand il évoque le bien que lui procure son suivi psychologique.
Le vice-procureur Christophe Gourlaouen n’est pas du même avis.
”Il demande pardon mais il ne dit pas exactement pour quoi. Il fait profil bas.
Je ne suis pas sûr qu’il ait pris conscience de la gravité des faits”.
Le fonctionnaire qui a été transféré depuis à la comptabilité, au sein d’une autre structure, a été condamné à quatre ans de prison dont deux ferme, conformément aux réquisitions.
Il n’a néanmoins été reconnu coupable que des faits de 2014.
Le mandat de dépôt n’ayant pas été prononcé, sa peine devrait être aménagée.
Il devra indemniser la première jeune fille reconnue victime et a l’interdiction de la revoir, sans compter que son nom est désormais inscrit dans le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Source : Clicanoo
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