Réunion | Il agressait sexuellement sa fille et sa petite-fille

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Laxisme judicaire pour des faits incestueux produits sur des années et deux victimes
Poursuivi et condamné pour des agressions sexuelles sur sa fille adoptive et sur sa petite-fille, un sexagénaire plaide non coupable devant la cour d’appel.

En bon père de famille, il prétend être la victime de jalousie sur fond de donation immobilière. Mais quid des films porno retrouvés en grand nombre sur son ordinateur mettant en scène des situations qu’il aurait fait subir à ses victimes ?

Entouré par son épouse, son gendre et sa fille, “la vraie”, Gérard S., 61 ans, a quitté la salle d’audience de la chambre des appels correctionnels en larmes à l’issue des débats, ce jeudi 20 avril dernier.

Condamné à 4 ans de prison, dont 2 avec sursis probatoire, le sexagénaire poursuivi pour agressions sexuelles sur sa petite-fille ainsi que sur la mère de celle-ci, sa fille adoptive, a fait appel de la sanction. Aussi, l’histoire de cette famille de l’Est de l’île est décortiquée par le président de la cour, Jacques Rousseau.

Celui-ci raconte que Noémie*, 14 ans, avait été surprise par sa mère Aurélie* en train de visionner des films pornographiques et d’envoyer des photos d’elle dénudée à des garçons. Alertée par ce comportement, la mère avait fait suivre sa fille par un psychologue.

C’est dans ce contexte que l’adolescente avait révélé les détails de sa relation avec son grand-père entre ses 8 et 10 ans.

Selon ses dires, Gérard S. venait régulièrement lui rendre visite dans sa chambre. Il s’emparait de l’ordinateur et entrait des mots clés sur internet qui correspondaient à des films porno. Les scènes qu’il faisait visionner à la fillette en plein écran étaient toujours les mêmes : une femme étendue sur un lit en train de se donner du plaisir et un homme debout à côté en train de faire la même chose.

Gérard S. disait alors à se petite-fille “qu’elle pouvait faire pareil” et lui apprenait à se masturber.

Par ailleurs, le grand-père incestueux lui touchait souvent le sexe, jouait avec le sien devant elle, et lui faisait des massages tout en profitant pour lui faire subir des attouchements auxquels, vu son jeune âge, elle ne comprenait rien.

Devant ses révélations, Aurélie avait porté plainte en 2021 pour sa fille mais aussi pour elle.

Car entre 9 et 25 ans, l’intéressée aurait également subi les agressions sexuelles de son père adoptif. Et notamment, cette fois où Gérard S. avait demandé à Aurélie de lui faire un café alors qu’ils étaient seuls au domicile. Pendant qu’elle se trouvait de dos en train de préparer la boisson, il se serait collé à elle jusqu’à ce qu’elle sente un liquide chaud couler dans le bas de son dos. Il l’avait ensuite trainée dans la salle de bains afin de lui faire prendre une douche et aurait insisté “pour laver sa culotte”.

À la barre, le prévenu a réfuté tous ces faits évoquant une vengeance dans le cadre d’un partage de terrain. Une version soutenue par son conseil, Me Georges-André Hoarau, mettant en exergue un conflit entre la plaignante, une aînée furieuse d’avoir été supplantée quand elle avait deux ans par sa soeur, “la fille de sang”.

Concernant les 3000 vidéos porno, dont certaines incestueuses, retrouvées sur l’ordinateur de son client, la vie extra conjugale “intense” avec des escort girls et leurs échanges “très crus” par message, la robe noire rappelle avec force qu’il s’agit de vie privée et fustige “la moralisation” faite à son client.

“Rien à voir avec les faits” poursuit le bâtonnier bien que Gérard S. ait déclaré dans ses auditions ne rien connaitre à la masturbation, n’avoir jamais vu de vidéos pornographiques et ne pas savoir se servir d’un ordinateur.

La cour appréciera. Le parquet général a requis 4 ans de prison ferme et une incarcération. Décision le 6 juillet.

*Prénoms d’emprunt

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