Rennes | Une maison de l’horreur où il faisait vivre l’enfer à ses enfants, près de Guingamp
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 23/03/2019
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La cour d’appel de Rennes examinait mardi 19 mars l’appel d’un homme de 62 ans, condamné à 8 ans de prison pour des viols et violences sur ses enfants, à Louargat et Plouagat.
Pendant près de dix ans, il a fait vivre un véritable enfer à ses enfants, près de Guingamp.
La cour d’appel de Rennes examinait ce mardi 19 mars 2019 l’appel d’un homme de 62 ans, condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Brest le 21 décembre 2017, pour des viols et violences à répétition sur ses trois enfants entre 1987 et 1997 à Louargat et Plouagat (Côtes-d’Armor).
Incarcéré le 30 janvier 2018 il est sorti de prison le 6 mars 2019 pour “raisons médicales”.
Libéré de prison il y a à peine quelques jours, le prévenu ne s’est pas présenté à l’audience d’appel mardi pour affronter les accusations de ses enfants.
Il avait d’ailleurs demandé un nouveau renvoi de l’audience, déjà reportée une première fois, pour raisons de santé, par la voix de son avocate.
Expertise médicale
Une expertise médicale datant du 11 décembre 2018 décrivait un homme « en fin de vie », dans un état de santé incompatible avec la détention. Il a d’ailleurs été libéré et hospitalisé le 6 mars dernier pour « des soins palliatifs ».
Dans le même rapport, le médecin jugeait qu’il fallait le rejuger à très brève échéance, sans quoi il risquait de mourir avant son procès.
« Pourtant il est toujours en vie aujourd’hui, il aurait pu se présenter à l’audience, avec l’équipement médical nécessaire »,
remarque la juge en charge du dossier, qui décide avec ses collègues de « retenir l’affaire », alors que les parties civiles se sont déplacées.
Le fils et la fille « terrifiés »
Ces dernières, le fils et la fille du prévenu, sont terrifiées à l’idée de la sortie de prison de leur père, qu’ils qualifient de « monstre ».
« Il est tellement manipulateur qu’il pourrait encore faire du mal, s’énerve sa fille. Au début de la procédure déjà, il alléguait ses problèmes de santé. Cela fait 4 ans que ça dure ».
C’est d’ailleurs l’état de santé du prévenu qui avait dirigé la procédure vers une issue « courte », c’est-à-dire une « correctionnalisation » des viols en agressions sexuelles, pour éviter la cour d’assises.
Alors que les faits sont « clairement criminels, selon l’avocat général. Il aurait dû encourir 15 à 20 ans de prison ».
Ce père de trois enfants décrit comme « violent, alcoolique, manipulateur et à l’hygiène douteuse » aurait abusé d’eux dans leur petite enfance et notamment de sa fille, dès l’âge de 4 ans.
Un vrai calvaire
« J’ai été sa prostituée à titre gratuit pendant 10 ans », rappelle-t-elle à l’audience, avec le soutien de sa famille.
Dans la « maison de l’horreur », qu’elle a dessiné avec précision pour les enquêteurs, elle a retracé les étapes de son calvaire.
La petite fille a d’abord été soumise à des fellations, puis des pénétrations sexuelles avant d’oser dire « stop » à l’adolescence.
A la violence sexuelle, s’est substituée les violences physiques d’un père qui terrorisait toute la famille et qui s’en est alors pris à ses frères.
La mère, infirmière libérale, était toujours absente du domicile.
« Elle n’a pas voulu voir ce qui se passait, elle subissait aussi la violence et les fantasmes sexuels de son mari », remarque la juge.
Une tentative de suicide
Dans la maison, en l’absence de la mère, les films pornos tournaient en boucle, les garçons étaient enfermés à clé dans leur chambre pendant que leur père abusait de leur sœur.
L’homme a tenté de se suicider par pendaison, mais il a été « décroché » par l’un de ses fils, qui se le reproche encore aujourd’hui.
Une autre procédure pour viols est d’ailleurs en cours avec le plus jeune frère de la famille.
L’avocate des parties civiles, Me Dominique Piriou-Forgeoux demande une expertise pour évaluer le préjudice psychologique subi par la jeune femme, aujourd’hui mariée et mère de famille.
L’avocat général lui, ne s’oppose pas à une peine allant de 8 à 10 ans, la peine maximale encourue.
La famille espère surtout que l’homme ne pourra pas retourner à Brest, où réside une partie de ses membres. La cour d’appel rendra sa décision le 11 juin prochain.
Source : actu.fr
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