Reims | Guy Harsigny, multirécidiviste, condamné à 5 ans ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 02/12/2025
- 13:01
C’est un cas désespérant, voire désespéré aux yeux des magistrats les plus pessimistes.
Que peuvent-ils faire de lui, à part le condamner une nouvelle fois à de la prison ferme et à des injonctions de soins, sans autre résultat jusqu’à présent que de le voir revenir à la barre avec la régularité d’une horloge franc-comtoise.
Les déviances de Guy Harsigny sont arrivées sur le tard : ce Rémois natif de Châlons-en-Champagne avait 45 ans, en 2012, lorsqu’il fut condamné la première fois pour « corruption de mineur » et « détention d’images à caractère pédocriminel » – quatre mois de prison avec sursis – mais depuis, les affaires s’enchaînent : trois mois ferme en 2015, un an ferme en 2016, trois ans ferme en 2019.
S’y ajoutent des violences conjugales et deux condamnations pour ne pas avoir déclaré son adresse, obligation qui s’impose à toute personne inscrite au fichier des criminels et délinquants sexuels.
« Tu veux que je te mette enceinte pour Noël ? »
Ses dernières peines purgées, Guy Harsigny était sorti de prison le 18 juin 2025 et cinq mois plus tard, le revoilà déjà devant le tribunal correctionnel de Reims, jugé une fois encore pour « acquisition et détention d’images à caractère pédocriminel, corruption de mineur, propositions sexuelles faites à un mineur par un moyen de communication électronique, sollicitation d’un mineur pour la transmission de son image à caractère pornographique ».
Comme lors des précédents dossiers, le quinquagénaire est parti en chasse sur des sites de rencontres pour adolescents, mais sans mentir sur son âge cette fois-ci (en 2019, il disait avoir 16 ans pour mettre en confiance ses jeunes interlocutrices).
Parmi les insanités qu’il débitait : « Est-ce que tu veux que je te mette enceinte pour Noël ? ».
C’est un adulte, se faisant passer pour « Lola », prétendument âgée de 13 ans, qui a détecté le prévenu et l’a dénoncé aux autorités. Interpellé dans sa chambre d’hôtel de l’avenue de Laon à Reims, Guy Harsigny opérait avec son téléphone, dont l’exploitation s’est révélée accablante : les policiers ont identifié des échanges avec quatre mineures, et découvert 248 vidéos ainsi que 223 000 images toutes considérées comme à caractère pédocriminel par l’accusation.
Les premiers faits ont été commis dès le lendemain de sa sortie de prison.
« Je suis malade »
Sans emploi ni vie sociale, sous curatelle, l’homme présente une « dangerosité psychiatrique faible », avec « discernement altéré mais non aboli », selon les expertises psychiatriques.
« Je suis malade », n’a-t-il cessé de répéter lors de son nouveau procès en comparution immédiate.
D’après ses dires, il aurait sombré dans la pédophilie après le décès de ses parents (quoique les dates ne correspondent pas exactement) et réclame des injections pour inhiber sa libido, ce qui ne peut se faire qu’à sa demande, or il n’a jamais entrepris la démarche.
Pour cette énième récidive, et conformément aux réquisitions du procureur, la peine prononcée surpasse les précédentes : cinq ans de prison ferme avec maintien en détention.
Le tribunal ordonne également un nouveau suivi socio-judiciaire de dix ans (le dernier courait jusqu’en 2029) et fixe à trois années la durée d’emprisonnement supplémentaire s’il ne respecte pas ses obligations (se soigner et ne plus fréquenter ni contacter des mineurs).
Cette condamnation n’est toutefois pas définitive : le quinquagénaire a fait appel.
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