Canada | 9 ans, agression sexuelle, le professeur n’a pas été condamné

«Mon prof de piano voulait que je fasse des choses que je ne voulais pas faire»

À neuf ans, un garçon a été victime d’une agression sexuelle. Après avoir dénoncé le geste de son professeur de piano à la police, sa mère s’est mise à la recherche d’une aide psychologique. Elle a pu se tourner vers le Centre d’expertise Marie-Vincent.

«J’étais en état de choc, raconte sa mère, qui a entendu la confidence de son enfant quelques jours plus tard. En dedans de nous, on est tiraillé entre la colère, l’incompréhension, la culpabilité.»

«Je n’avais pas de ressources, se rappelle-t-elle. J’appelais à la DPJ et je n’avais pas de retours d’appels.»

Un an plus tard, la situation de l’enfant s’est détériorée. Ses notes à l’école ont chuté, il s’isolait de ses amis et avait des idées noires.

«On retrouve souvent la présence de symptômes d’état de stress post-traumatique, dit Sophie Bousquet, psychologue et conseillère clinique au Centre d’expertise Marie-Vincent. Donc, l’enfant, malgré lui, peut avoir des pensées qui reviennent, qui lui rappellent l’agression sexuelle.»

La mère et son enfant ont finalement été référés à Marie-Vincent, où une thérapeute a donné de précieux conseils aux parents. Ils ont ensuite accompagné leur fils à une quinzaine de reprises dans ce centre unique au Québec pour qu’il suive une thérapie.

«J’ai retrouvé mon petit garçon d’avant», affirme sa mère.

L’agresseur n’a pas été condamné, mais la justice l’a obligé à se tenir loin des jeunes.

«On demandait un procès devant un jury et mon fils, qui avait dix ans à ce moment-là, n’était pas capable de parler devant un jury et de se faire démolir par des avocats», explique sa mère.

Ils ne savaient pas que les jeunes peuvent être enregistrés par des policiers dans des salles spécialement aménagées au Centre Marie-Vincent et que cela peut servir de témoignage en cour.

Le garçon remercie ses parents de l’avoir accompagné dans ce centre.

Le Centre d’expertise Marie-Vincent est un centre unique au Québec qui apporte du réconfort aux jeunes victimes d’agression sexuelle, mais aussi à leurs parents.

Chaque année, il reçoit 200 jeunes. Grâce aux dons reçus, le centre offrira pour la première fois en 2017 des services aux plus de 12 ans.

À Montréal, 260 mineurs sont victimes d’agressions sexuelles chaque année. Si les filles sont davantage agressées à l’adolescence, les garçons, eux, subissent surtout des abus avant l’âge de 12 ans.

Source : http://www.tvanouvelles.ca/

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