Confinement | hausse des abus sexuels en ligne sur les mineurs

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Les confinements ont créé les conditions pour une hausse de la pédocriminalité en ligne.
viols d'enfants sur commande image : paris match
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Le gouvernement philippin a enregistré un bond de 260% des signalements de contenus liés à des abus sur des enfants

Partout dans le monde, les pédocriminels ont profité des restrictions liées à la Covid-19 pour contacter des mineurs, souvent dans des pays en développement mais pas seulement, via les réseaux sociaux, des sites de jeux en ligne ou le dark web, alertent des ONG et des policiers.

En Australie, la police fédérale a reçu plus de 21.000 signalements d’abus sexuels sur des enfants entre juin 2019 et juin 2020, soit plus de 7.000 de plus que l’année précédente.

Ils attribuent “directement” cet “afflux incroyable” au fait que des pédocriminels et des enfants passent plus de temps à la maison, la fermeture des écoles laissant des jeunes livrés à eux mêmes. 

Les enquêteurs ont même “vu des forums spécifiques pour discuter des opportunités qui se présentent pendant la Covid”, l’un d’entre eux comptant plus de 1.000 membres, note l’enquêtrice de la police fédérale Paula Hudson.

Messageries instantanées de jeux en ligne

“Les confinements liés à la Covid-19 ont créé un cocktail explosif propice à une hausse de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne”, constate aussi John Tanagho de l’ONG International Justice Mission (IJM), aux Philippines.

Le gouvernement philippin a enregistré un bond de 260% des signalements de contenus liés à des abus sur des enfants de mars à mai, période de confinement strict dans le pays, indique l’Unicef.

Et en Indonésie, devenu un terrain propice aux abus sexuels d’enfants comme les Philippines, environ 20% des jeunes disent avoir vu des comportements prédateurs en ligne.

Les pédophiles passent aussi via les plateformes de jeux en ligne, relève Glen Hulley, ancien policier australien qui travaille pour l’ONG Project Karma.

“Ce que nous avons vu le plus souvent pendant le confinement, ce sont des criminels qui essayent de parler aux enfants dans des applications populaires chez les jeunes, comme des plateformes de jeux avec des messageries intégrées”.

Début novembre, la police australienne a annoncé avoir arrêté 14 hommes suspectés d’avoir produit et partagé des contenus montrant des abus sexuels, et identifié 46 victimes, dont 16 venant d’une seule garderie en Australie.

Cette tendance documentée en Asie-Pacifique, se vérifie dans de nombreux pays, selon un rapport d’Interpol qui sonnait l’alarme en septembre.

En Allemagne, des enquêteurs ont indiqué en juin avoir identifié quelque 30.000 suspects d’un réseau pédophile en ligne “très préoccupant”.

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