Pyrénées | Le père adoptif qui abusait de sa fille de 15 ans, “veut qu’on le comprenne” car c’est de l’amour

 

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions en prononçant une peine ferme : 3 ans dont 18 mois avec sursis, assortie de 4 ans de suivi socio-judiciaire.

 Le père incestueux peine à évoquer les faits, se réfugiant dans de longs silences entrecoupés de quelques mots murmurés.

« On ne touche pas un enfant et encore moins quand c’est le sien ! »

Tonne Me Emmanuèle Legrand-Bogdan à l’adresse du prévenu, 36 ans, qui a demandé à sa famille « de le comprendre », estimant que « cela peut arriver à tout le monde ».

La victime, pas encore majeure, pleure en silence.

La main serrée dans celle de sa mère, elle n’a pas voulu s’exprimer ce jeudi devant le tribunal qui juge son père adoptif (1) pour agressions sexuelles.

Une audience qu’elle a souhaitée publique.

« C’est dégueulasse ! »

Elle avait 9 ans quand il a épousé sa mère et reconnu elle et sa sœur comme ses filles.

Le couple a eu ensuite trois garçons.

La victime, qui présente un léger retard, n’a rien dit des « caresses sexuelles » et abus subis dès ses 15 ans et pendant 18 mois :

Elle s’est tue pour ne pas briser la famille.

Alors, ce jeudi, Me Legrand-Bogdan se charge de dire haut et fort ce qu’elle pense tout bas.

L’avocate fustige l’attitude du prévenu : « Il joue un rôle de petit garçon mais il n’est pas du tout comme ça !

Ce que vous avez fait, c’est dégueulasse ! »

Le père incestueux peine à évoquer les faits, se réfugiant dans de longs silences entrecoupés de quelques mots murmurés.

« C’est un taiseux, il préfère faire l’autruche », assure son avocate Me Héloïse Begue.

« Elle était d’accord ? » demande le président.

« Elle ne disait rien », souffle celui qui affirme :

« Ce n’était pas sexuel, c’était de l’amour. »

Un soir, les faits ont pourtant frôlé le viol sur le canapé malgré la présence de son épouse assoupie.

« Je l’ai détruite, je donnerais tout pour réparer tout », concède le père acculé.

« Ce n’est pas un pédophile qui s’ignore.

Il n’est un danger pour personne ! » martèle à la défense Me Begue.

Mais le tribunal est allé au-delà des réquisitions en prononçant une peine ferme : 3 ans dont 18 mois avec sursis, assortie de 4 ans de suivi sociojudiciaire.

Le père a perdu son autorité parentale.

(1) Le nom n’est pas mentionné pour préserver l’anonymat de la victime.

Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr

 

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