Pont-Boileau | Pas de prison pour l’animateur qui a agressé sexuellement douze fillettes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 04/07/2023
- 23:12
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Le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé deux ans de prison ferme et trois autres avec sursis probatoire, ce jeudi 29 juin 2023, à l’encontre de l’ancien animateur du centre aéré de Pont-Boileau à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour les « agressions sexuelles » qu’il avait commises sur douze fillettes de 3 à 4 ans du centre de loisirs.
Clément XXX sera donc obligé de rechercher activement du travail, de suivre des soins et de réparer les dommages causés à ses victimes pendant deux ans.
Il aura aussi interdiction de recontacter ses victimes et d’exercer toute activité en lien avec des mineurs, à titre définitif.
Il a été autorisé à purger les douze mois de prison qu’il n’a pas déjà faits en détention provisoire à l’aide d’un bracelet électronique.
Enfin, son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans à la gendarmerie la plus proche de son domicile.
Il devra surtout payer, sur le plan civil, plus de 41 500 € de dommages et intérêts à ses victimes et leurs parents.
Lors de l’audience, le procureur de la République avait requis quatre ans de prison ferme à son encontre et un Suivi socio-judiciaire (SSJ) de cinq ans à sa sortie de détention.
Une enfant avait vu son « sexe énorme »
Le magistrat voulait aussi que cet habitant des Sables-d’Olonne, âgé aujourd’hui de 32 ans qui a raté « quatre fois » son CAP Petite enfance et qui est à présent intérimaire « dans l’agro-alimentaire » soit « définitivement » interdit d’exercer une activité avec les mineurs « jusqu’à la fin de ses jours ».
Cette interdiction définitive de travailler avec des enfants et des adolescents, requise par le procureur, faisait en fait écho aux propos du prévenu, qui a constamment nié lors de son procès toute « agression sexuelle » : il avait en effet répété qu’il réfuterait si besoin « tout au long de sa vie » de telles accusations même si on lui « reposait des milliers de fois » la question.
Clément XXX a expliqué n’être en fait qu’un « fétichiste » des collants et qu’il se contentait de les toucher quand ils étaient portés par des enfants « et les adultes » : il aurait ainsi touché ceux de deux de ses collègues ou de sa sœur adoptive.
L’enquête était partie de la plainte de la mère d’une fillette de 4 ans : l’enfant lui avait confié que l’animateur du centre aéré de Pont-Boileau lui avait fait « des bisous partout notamment sur le sexe », avait rappelé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier.
Il lui aurait aussi « rentré un doigt dans le sexe » alors qu’il se trouvait avec elle « dans une structure de jeux », rapportera-t-elle plus tard.
L’enfant avait également vu son « sexe énorme ».
Il avait admis être « pédophile »
Entendue, la directrice du centre avait décrit un jeune collègue « très à l’aise dans la relation aux enfants ».
Placé en garde à vue le 18 juillet 2017, Clément XXX avait confirmé « bien s’entendre » avec la directrice, qui était « une amie de sa mère ».
Ladite mère était d’ailleurs apparue lors de l’examen des photos stockées par son fils : on le voyait « déboutonner son chemisier ».
Mais c’était un « pari », « juste pour rire », alors qu’ils regardaient Touche Pas à Mon Poste (TPMP), l’émission de télévision présentée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8, a expliqué Clément XXX ce mercredi 31 mai 2023.
Son historique de recherches internet faisait aussi apparaître des mots-clés comme « teen en collants » ou « teen suce ».
En dépit de ses dénégations, une deuxième fillette avait par la suite révélé des faits similaires à la première plainte : l’animateur du centre de loisirs lui aurait « touché la nénette avec un objet », avait-elle rapporté à sa mère.
De nouveau placé en garde à vue, Clément XXX avait « reconnu être pédophile », mais sans n’être jamais passé à l’action, résume la juge.
Cet enfant abandonné par ses parents biologiques au Brésil et adopté à l’âge de 6 mois par un couple de Français était par ailleurs « attiré depuis toujours » et « excité » par les collants : son sexe entre « en érection » quand il a sur les genoux une fillette ainsi vêtue surtout si elle a « les cheveux longs », qu’elle est « grande » et « de corpulence moyenne », avait-il précisé.
La fille d’une magistrate parmi les victimes
Ce « fétichiste » aurait ainsi « touché une vingtaine » de fillettes, selon lui, mais toujours par-dessus leurs collants ; « particulièrement sensible à la question de la saleté », il prenait toutefois soin d’accompagner les enfants aux toilettes…
L’information judiciaire avait finalement été « dépaysée » dans une autre juridiction que La Roche-sur-Yon, la fille d’une magistrate figurant parmi les victimes.
Dans le même temps, un courrier avait été adressé par l’Association des maisons de quartier yonnaises (Amaqy) aux autres parents pour les inviter à signaler tout problème « même minime » avec un animateur.
Une dizaine de fillettes avaient alors rapporté des faits identiques, l’une d’elles évoquant « un doigt » introduit dans son sexe.Ce mercredi 31 mai 2023, à la barre du tribunal correctionnel de Nantes, Clément XXX avait donc répété qu’il était « intéressé » par « la matière » du collant, un vêtement qu’il trouve « joli », et non pas par l’enfant qui le portait.
Ce titulaire du Brevet d’aptitude à la fonction d’animateur (BAFA) a aussi dit qu’il prenait « des médicaments depuis 2017 » pour traiter cette addiction, et cela bien qu’il n’ait « pas besoin de soins » puisqu’il n’a « jamais » agressé d’enfant.
Sur un plan professionnel, Clément XXX assurait avoir « définitivement renoncé » à vouloir travailler dans la petite enfance.
« Les enfants c’était ma passion, du jour au lendemain on a brisé ma carrière »,
avait-il simplement regretté.
« Pendant des années, j’ai pleuré et pleuré en repensant aux enfants du centre, en me demandant ce qu’ils allaient devenir… »
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