Petite-Île | 3 ans ferme pour le ti-père incestueux

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“Je suis inquiète car il ne ressent aucune culpabilité”
Un quinquagénaire était jugé en comparution immédiate pour avoir agressé sexuellement les filles et petites-filles de sa compagne. Condamné à trois de prison ferme, il pourrait se voir frapper de trois autres années derrière les barreaux s’il ne respecte pas les mesures d’obligation imposées.

Le 30 décembre dernier, un père de famille se présente à la gendarmerie de Petite-Île pour déposer plainte.

Sa fille Eva* a été victime d’attouchements de la part du compagnon de sa grand-mère

Pendant plusieurs, à l’insu du reste de la famille, il tentait de profiter de ses victimes qui ont toutes su le repousser à temps.

Finalement le courage de la dernière, qui voulait éviter que sa petite-sœur subisse le même sort, a mis un frein à ces actes immondes.

La jeune fille ne voulait plus aller chez sa grand-mère qu’elle adorait temps et a finie par lâcher le morceau.

C’est en voyant la manière dont Patrick regardait le changement de couche de sa petite sœur qu’elle s’est décidé à en parler à sa tante Julie*.

Sauf que cette dernière a également été victime de Patrick pendant trois ans durant son enfance.

Sa cousine Gabrielle* indique également avoir subi un assaut du prédateur une fois.

Le mode opératoire de Patrick était toujours le même.

Il profitait que sa compagne soit hors de la maison pour tenter d’imposer des attouchements, parfois sous couvert de chatouilles, les embrasser de force ou leur montrer son sexe.

L’expertise psychiatrique d’Eva confirme qu’elle a des réactions typiques des victimes d’agressions sexuelles.

Pour ses tantes, elles ont un sentiment de culpabilité de ne pas avoir avoué avant, ce qui aurait évité à la petite de subir le même sort.

À l’inverse, il y a trop de zones d’ombres dans le discours du prévenu auprès de l’expert psychiatrique pour que ce dernier puisse établir un diagnostic fiable.

Il note tout de même qu’il n’a pas d’altération du discernement et que le risque de récidive est bien présent.

Des demi-aveux à la théorie du complot

Face aux juges, Patrick va demeurer très flou dans ses explications.

S’il reconnaît avoir sorti son sexe devant les filles, il nie catégoriquement les attouchements.

Il va d’abord dire qu’il regrette et qu’il a honte, avant de finalement affirmer qu’il s’agit d’un complot de la famille contre lui pour le faire partir.

« J’aurais aimé qu’il dise ce qu’il a fait, mais il s’enferme dans le déni. Peut-être qu’il a trop honte. Les révélations d’Eva ont déclenché des révélations en cascade. Je suis inquiète, car il n’exprime aucune culpabilité »

Argue la procureure qui requiert une peine de cinq ans de prison ferme assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire.

« Aujourd’hui, il se retrouve seul. Il a besoin d’aide. Il a honte et souhaite se faire soigner. L’injonction de soins me semble le plus important », souligne son avocate, Me Anne-Laure Sitalapresad.

Le tribunal va le reconnaître coupable et le condamner à trois ans de prison ferme, assortis de cinq années de suivi socio-judiciaire et une injonction de soin.

S’il ne respecte pas ses obligations, il encourt trois ans de prison supplémentaire.

Il doit débourser près de 12.000 euros de dédommagements aux différentes victimes et se retrouve inscrit au Fijais, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

*Prénoms d’emprunt

 

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