Perpignan | Il payait des mineurs en échange d’attouchements

Étrange affaire présentée ce jeudi 28 septembre, au tribunal correctionnel de Perpignan.

Un homme comparaissait pour avoir fait des attouchements sur trois jeunes qui l’avaient ensuite fait chanter.

Celui-ci, seul mis en cause à la barre du tribunal correctionnel, apparaît pourtant d’une grande vulnérabilité.

C’est lui qui s’était d’abord présenté à la gendarmerie pour signaler le racket dont il était victime de la part de trois jeunes.

Puis, trois jours plus tard, il était revenu à la brigade pour avouer les atteintes sexuelles qu’il avait commises sur eux.

Une relation amicale s’était nouée entre ces adolescents et le prévenu qui les invitait chez lui pour manger, pour écouter de la musique…

Puis, il leur avait envoyé des SMS affectueux, voire amoureux.

Et les jeunes en avaient profité pour le faire chanter, l’avaient menacé de révéler la nature de ses avances et lui avaient soutiré de l’argent.

Mais ils avaient aussi accepté de se laisser caresser le sexe par cet homme, moyennant finance.

Au total, ils lui avaient ainsi extorqué près de 8000 euros en 46 retraits.

L’un a d’ailleurs été reconnu coupable et condamné récemment pour ces faits par un tribunal pour enfants.

“L’idiot du village”

Mais l’homme avait gardé le silence.

D’une débilité légère selon les experts. “Trop timide”, concède-t-il.

Ou marqué par “une problématique d’homosexualité mal gérée”, considère la procureure qui requiert à son encontre de 8 à 10 mois de prison avec sursis et un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans.

“C’est l’arroseur arrosé, dit-elle. Il a perverti ces mineurs et s’est retrouvé dans une spirale infernale”.

“Non, ils ont profité de sa faiblesse, explique Me Philippe Capsié, l’avocat de la défense. Ils le considèrent comme l’idiot du village, le gros pigeon. Et on se retrouve dans une situation totalement inédite où le prévenu reconnaît les attouchements mais les victimes nient formellement que cela soit arrivé”.

Le tribunal a finalement condamné l’intéressé à 4 mois de prison avec sursis et à 300 euros en réparation du préjudice subi par l’un des jeunes qui s’était constitué partie civile (représenté par Me Sylvie Muffat-Joly).

Source : Midi Libre

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