Pédophilie : l’épiscopat écossais fait son Mea Culpa

Pédophilie : l’épiscopat écossais fait son Mea Culpa

 

Mgr Philip Tartaglia, archevêque de Glasgow et président de la conférence épiscopale d’Écosse, a présenté cette semaine un rapport sur la lutte contre les abus sexuels au sein de l’église catholique du pays.

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Crédits photo : © David Moir / Reuters/ REUTERS

 

«Nous présentons nos excuses et demandons pardon aux victimes»

 

En ces mots, Mgr Philip Tartaglia, archevêque de Glasgow et président de la conférence épiscopale d’Écosse, s’est publiquement excusés auprès des personnes victimes des actes pédophiles dans l’Église. «L’abus d’enfant est un crime horrible, a-t-il reconnu mardi dernier dans la cathédrale de Glasgow.

Que ces abus aient été commis dans l’Église, par des prêtres et des religieux, est d’autant plus abominable. De tels actes sont inexcusables et intolérables.» «Le mal que leurs auteurs ont causé a principalement touché les victimes, mais s’étend bien au-delà, en atteignant aussi bien leurs familles, leurs amis, que l’Église et la société dans son ensemble», a encore reconnu Mgr Philip Tartaglia. Ces déclarations coïncident avec la publication d’un rapport sur la question, réalisé à la demande du clergé écossais.

Présenter ces excuses aux victimes de ces abus, notamment celles qui ont trouvé la réponse de l’Église trop lente, était d’ailleurs la première des huit recommandations que comporte le document d’une centaine de page.

Celui-ci, commandé en 2013, a été réalisé par une commission présidée par Andrew McLellan, ancien modérateur de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse.

Le travail n’épargne pas les efforts réalisés ces dernières années. Les procédures en cours pour prévenir les cas de pédophilie sont encore insuffisantes, et les clercs devraient mieux y être sensibilisés. «Ce rapport donne à l’église catholique une chance, une chance irremplaçable, pour améliorer les choses», a déclaré Andrew McLellan. L’épiscopat s’est engagé à suivre toutes les recommandations formulées. Celles-ci seront distribuées le 22 août dans les 500 paroisses du pays.

 

Quinze plaintes déposées en 2013

 

En Écosse, la prise de conscience de ce «passé obscur» est relativement récente. En 2013, des enquêtes internes ont révélé l’existence de 46 plaintes déposées au cours des six années précédentes. Vingt-sept prêtres étaient ainsi mis en cause. Quinze nouvelle plaintes ont été déposées la même année.

Toujours en 2013, l’Église écossaise était aussi frappée par un autre scandale du même ordre. Le cardinal d’Édimbourg, Mgr Keith O’Brien, plus haut prélat de l’Église catholique de Grande-Bretagne, était contraint de renoncer à ses fonctions, officiellement en raison de son âge. Seulement, il était l’objet de quatre plaintes remontant à une trentaine d’années venant d’un ancien séminariste et de trois prêtres en exercice. Tous étaient majeurs au moment des faits. L’Église a également promis d’enquêter sur tous les cas signalés entre 1947 et 2005.

Mais la réponse apportée par l’Église est loin de satisfaire les victimes. L’un d’entre eux, Andy Lavery, a confié ses sentiments au micro de la BBC.

«Cela ne fait aucune différence à mes yeux ou encore à ceux des familles de tous ces garçons avec qui j’étais à l’école et qui se sont par la suite suicidés en raison du traumatisme subi.»

En juin, la pape François a annoncé la création d’un tribunal spécial pour juger les évêques qui ont protégés des prêtres pédophiles.

Source : http://www.lefigaro.fr

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