Paris-Bourges | Claude Lévêque accusé de viols mutliples

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Pédocriminel En liberté

Le pédocriminel présumé n’a toujours pas été entendu par la justice …
Claude Lévêque, Lionel Bonaventure, AFP
Accusé d’avoir violé trois frères pendant leur enfance, d’autres témoignages évoquent un « comportement troublant » de Claude Lévêque avec les enfants, ou encore des bisous et des caresses…

Claude Lévêque, célèbre plasticien, est visé par une enquête pour viols sur mineurs.

Il est accusé d’avoir abusé de trois frères dans les années 1980. Une procédure confiée à la sûreté départementale de Seine-Saint-Denis est en cours.

Réputé dans le milieu de l’art, il est aussi visé, depuis le printemps 2019, par une enquête préliminaire du parquet de Bobigny, en Seine-Saint-Denis (où il réside), pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans ».

L’artiste (qui a dessiné l’un des tapis de l’Élysée) est accusé par le sculpteur Laurent Faulon, âgé de 51 ans désormais, d’avoir abusé de lui et de ses deux frères alors mineurs dans les années 1980.

Laurent Faulon, dans une lettre de huit pages transmise à la procureure de Bobigny en février 2019, , a ainsi écrit :

« J’ai conscience que les actes criminels dont j’ai été victime sont certainement aujourd’hui prescrits,

mais cette plainte me permet de dénoncer à la justice d’autres actes non prescrits sur d’autres victimes

et de signaler qu’un ou plusieurs mineurs sont à l’heure actuelle en grand danger d’abus sexuels si l’irréparable n’a pas déjà été commis ».

Selon lui, les premiers attouchements auraient eu lieu à ses 10 ans, avant de se transformer en rapports sexuels durant plusieurs années, jusqu’à ses 17 ans, entre Bourges, où vivait Laurent Faulon, et Paris notamment, alors que Claude Lévêque avait noué une relation amicale avec cette famille.

Laurent Faulon raconte :

« Je n’ai pas exprimé mon refus, je ne me sentais pas autorisé à le faire, je ne pouvais pas dire non à Lévêque.

J’aurais eu le sentiment d’être bête, ringard.

J’avais peur qu’il ne s’intéresse pas à moi si je ne me laissais pas faire ».

L’un de ses frères, qui aurait été violé, est décédé en 1998. Le second, qui serait aussi concerné par ces faits, n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Faulon explique aussi avoir reçu un mail de Claude Lévêque en décembre 2018, après avoir refusé de participer à une exposition où l’artiste aurait été présent.

Claude Lévêque a écrit à Laurent Faulon :

« Ça me désole qu’on soit parvenu à ce point de non-retour tant de temps après une aventure forte à une certaine époque, inavouable aujourd’hui.

Les plaisirs se sont transformés en douleur et tristesse ».

Avant de poursuivre :

« Je m’en veux de n’avoir pas su mesurer ta souffrance souterraine révélée lors de tes confidences et accusations récentes.

Mon ego, hors réalités, m’a emporté dans une idéalisation hors sol, vers quelqu’un qui m’a aimé dans la fraîcheur de ses sentiments.

Ça me mine aujourd’hui ».

Laurent Faulon aurait décidé de parler à la justice après avoir eu une « prise de conscience », afin de « trouver une forme de réparation et de [se] débarrasser d’un sentiment de culpabilité et de honte », alors que son fils a eu 10 ans en 2019.

Le Monde a recueilli plusieurs autres témoignages évoquant un « comportement troublant » de Claude Lévêque avec des enfants, dont celui de Julie Faitot, directrice d’une galerie d’art.

Un salarié du centre d’art du Parc Saint-Léger de Pougues-les-Eaux, dans la Nièvre, évoque des bisous et des caresses de l’artiste dans le cou d’un adolescent qui l’accompagnait lors d’une exposition.

Cette personne, restée anonyme, raconte :

« Cela pouvait se voir comme quelque chose de tendancieux, ou comme la tendresse d’un oncle pour son neveu.

Mais ce côté-là ne m’a pas plu, ce trouble par rapport à ce jeune homme.

Claude Lévêque semblait avoir à ses yeux une aura exceptionnelle, le gamin avait des lumières dans les yeux ».

Au total, trois personnes auraient été entendues depuis la plainte déposée en Laurent Faulon en 2019. Selon Le Monde, Claude Lévêque n’en ferait pas partie.

Dans la foulée de ces informations, Me Emmanuel Pierrat, avocat de l’artiste, a fait savoir dans un communiqué que celui-ci avait déposé deux plaintes contre X fin 2020 :

« Une première du chef de diffamation et une seconde des chefs de dénonciation calomnieuse et chantage ».

La première plainte avait été déposée en 2016, après l’envoi de lettres anonymes dans lesquelles Claude Lévêque avait été accusé de pédocriminalité. L’enquête avait été classée sans suite à l’époque.

Selon l’avocat, Laurent Faulon serait soupçonné d’être l’auteur d’autres courriers anonymes envoyés en 2015 dans lesquels il accuse le plasticien de viol et d’agression sexuelle.

Une plainte de Laurent Faulon et une autre de sa compagne à ce sujet n’auraient pas abouti à l’époque. Une autre plainte a ensuite été déposée en janvier 2020, relate Me Pierrat.

Dans son communiqué, l’avocat du pédocriminel présumé fait savoir que :

« Monsieur Laurent Faulon croit pouvoir mentionner dans sa plainte, au soutien de ses accusations diffamatoires, le visionnage d’un prétendu film à caractère pédopornographique, en 1978 ou 1979, en compagnie de son frère, d’amis et de Claude Lévêque.

Or, le film auquel fait référence Laurent Faulon est un film d’art programmé dans le cadre d’un festival de cinéma expérimental à la fin des années 1970 à la maison de la culture de Nevers.

Ce film a ensuite été projeté, à plusieurs reprises, avec l’aide de l’organisme Paris Films Coop »,

Selon lui, une autre victime et des témoins évoqués dans sa plainte auraient démenti les accusations de Laurent Faulon.

L’avocat de Claude Lévêque précise que :

« Par ailleurs, des professionnels du monde de l’art contemporain, sollicités par des journalistes, ont répondu aux questions relatives aux fausses accusations de Laurent Faulon, condamnant ses propos, d’une part, et dénonçant son acharnement incessant à l’égard de l’artiste Claude Lévêque, d’autre part ».

De plus, il précise qu’il :

« Se réserve le droit d’intenter toute action à l’encontre de toute personne lui portant directement ou indirectement atteinte afin de faire valoir ses droits ».

 

D’après cet autre article du journal Le Monde, visiblement, comme d’habitude, beaucoup de gens savaient.

« Comment une telle carrière est-elle possible, alors que depuis des années “ÇA SE SAVAIT ?” »,

interroge la critique d’art Marie Chênel dans un Tweet très relayé.

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