Oudeuil | 18 ans après, un homme enfin condamné pour l’agression sexuelle d’une fillette de 10 ans au moment des faits

Une agression sexuelle jugée 18 ans plus tard à Beauvais

Le temps de la Justice est parfois long. Un homme de 66 ans a été condamné pour une agression sexuelle sur mineure commise alors qu’il avait… 48 ans.

Les faits ont duré une année, en 2001 à Oudeuil, au nord de Beauvais, à un rythme et une intensité les qualifiant « juridiquement de crime », selon le parquet.

L’affaire a été mise au jour en 2015 par une plainte de la victime, âgée de 10 ans en 2001. Deux allongements des délais de la prescription des crimes et délits sexuels, dictés par le législateur avant l’ébruitement des faits, ont évité que l’affaire ne puisse être enterrée.

L’audience a cependant été « correctionnalisée ». Un enrôlement aux assises aurait requis de longs délais supplémentaires. C’est donc le tribunal correctionnel de Beauvais qui a statué, jeudi 10 janvier, en prononçant une peine de quatre ans de prison avec sursis, cinq ans de suivi socio-judiciaire, avec inscription du condamné, pendant vingt ans, au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

La jeune femme abusée lorsqu’elle était fillette n’a pas demandé de dommages et intérêts,

« seulement qu’il soit condamné »,

ajoutant que ce procès constituait

« une délivrance » après « un grand combat qui a duré longtemps »

avec elle-même.

Les faits reconnus avec difficulté

La durée et la régularité des abus ont amené le prévenu à évoquer le « consentement » de l’enfant. Mot très vigoureusement récusé, tant sur le plan psychologique que judiciaire, par le ministère public. À la fin de l’interrogatoire du prévenu, qui a reconnu les faits avec grande difficulté, le juge a déclaré :

« Je pensais qu’il y aurait eu plus d’introspection de votre part, je suis très déçu ».

Le prévenu a échappé in extremis à une tentative de suicide en mars 2016, un « sacrifice expiatoire » selon l’expression de son avocat.

Source : courrier-picard