Blois | L’artisan avait caressé son apprentie

Au tribunal correctionnel de Blois un artisan peintre a été jugé, mardi, pour une agression sexuelle aggravée par le fait que la victime était son apprentie âgée de 16 ans. L’affaire s’est produite dans le Vendômois.

Tout a commencé par le dépôt de plainte de la mère de la jeune fille le 19 novembre 2015. L’adolescente a expliqué que son maître d’apprentissage l’a caressée à trois reprises, de façon de plus en plus déplacée. La première fois, ce fut dans le dos, sur un chantier.

Puis lors d’un trajet, il lui a posé la main sur le genou alors qu’il se trouvait assis sur la banquette du véhicule conduit par son épouse (l’homme n’a plus de permis). Et, enfin, le 18 novembre 2015, la main de son patron est remontée jusqu’à l’entrejambe.

Le peintre a présenté ses excuses ce qui n’a pas empêché la jeune fille de se confier à une amie et à sa mère.
A la barre, l’homme, âgé de 45 ans, admet avoir posé sa main sur le dos et le genou, mais sans exercer de caresse. « Pourquoi ce geste ? » demande la présidente Maggy Deligeon. « Je ne sais pas », répond le prévenu manifestement gêné aux entournures.

« Pourquoi vous êtes-vous excusé ? »
« Pour les caresses sur la cuisse. »
« Donc il y a bien eu des caresses ? »
« Oui, mais pas jusqu’à l’entrejambe, ça s’est arrêté là », fait le peintre en mimant son geste.
Sur le banc de la partie civile, l’apprentie peine à retenir ses larmes.

Le prévenu pense avoir agi sous le coup d’une pulsion, le psychiatre qui l’a examiné n’a relevé aucune anomalie. « Ma femme a menacé de me quitter si je recommençais, ça m’a refroidi. »

Me Sandrine Pouget, avocate de la victime, le juge peu convaincant et en retrait par rapport à ses premières déclarations aux gendarmes. Elle explique au tribunal que la jeune fille n’avait aucune raison d’accuser son maître d’apprentissage. « Cette affaire l’a beaucoup touchée et pénalisée car elle est restée plusieurs mois sans patron ni rémunération ce qui a retardé son examen du CAP. »

Le procureur Frédéric Chevallier, qui requiert trois mois avec sursis et mise à l’épreuve, est dubitatif : « Je pensais que le prévenu avait pris toute la mesure de son comportement. »

En défense, Me Aurore Douady explique au tribunal que, pour son client, les faits sont trop durs à avouer tellement il a honte. Assis derrière elle, l’homme essuie discrètement quelques larmes.

Le tribunal a condamné l’artisan à trois mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve comportant l’obligation de soins et d’indemniser la victime à hauteur de 8.745 € pour son préjudice matériel (perte de salaire) et 800 € au titre du préjudice moral.

L’homme sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et devra signaler son adresse aux gendarmes une fois par an. « Pendant combien de temps ? » demande son épouse à la présidente. « Durant les vingt années à venir, Madame. »

Source : lanouvellerepublique.fr

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