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En 1996, à San Jose en Californie, une fille âgée de 10 ans est abusée par le père d’une de ses amies, chez qui elle avait passé la nuit. L’homme possède une des premières webcams, qui à l’époque est considérée “comme un matériel informatique sophistiqué permettant le tournage et la diffusion en directe de films via l’Internet”. L’enquête débouche sur “Orchidée“, le premier réseau connu de transmission en ligne et en temps réel d’images de crime réels sur enfants. Ils sont vingt-trois membres approuvés, par les descriptions d’abus sexuels personnellement perpétrés sur des enfants, dans une salle de tchat à mot de passe sécurisé. Ils s’échangent des photos, dont certaines sont faites avec les premiers appareils digitaux reliés aux ordinateurs.
Les sévices sur la petite fille avaient été retransmis en directe sur neuf états américains et quatre autres pays: en Finlande, Canada, Australie et Angleterre. La plus jeune des victimes, âgée de cinq ans, avait été filmée alors qu’elle subissait les sévices spécifiques demandés par onze hommes au moins.
Trois britanniques du Club Orchidée mènent Scotland Yard à “Wonderland” (Pays des Merveilles), un réseau de 180 membres, qui s’étend sur 46 pays. Tout candidat au club doit être nommé, approuvé et apporter de 10.000 photos de crimes réels différentes de celles des autres membres. Chaque membre paye une cotisation minimum de 100 dollars par mois, pour avoir accès à un fichier chiffré par réseau avec un code développé par l’ancien KGB. Le système est identique à celui du réseau Zandvoort : les photos sont accessibles par lot, dont le prix dépend de la gravité du crime photographié, et publiées dans des magazines pornographiques.
A Londres, une nouvelle unité nommée “British National Crime Squad” monte, avec l’aide d’Interpol, des douanes américaines, du “British National Criminal Intelligence Service” la première opération policière internationale, qu’elle baptise au nom de code “Cathédral“, avec seuls douze des quarante-six pays impliqués: la Belgique, la France, le Portugal, l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège, la Finlande, la Suède, l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Australie et les Etats-Unis. La Hollande est excusée, puisque l’ONG Morkhoven a démantelé le réseau Zandvoort quelques mois plus tôt.
Le 2 septembre 1998, le British National Crime Squad coordonne 1.500 policiers, qui arrêtent simultanément 107 membres du réseau Wonderland à 4 heures du matin. Ils saisissent 750.000 photos et 1.800 vidéos pédocriminelles représentant 1,263, dont seulement 17 seront identifiés. Le rapport de l’Australian National Crime Authority spécifie que le réseau Wonderland est lié aux organismes pédocriminels locaux et internationaux, parmi lesquels le réseau Spartakus, lui-même partenaire du réseau de Zandvoort. L’enquête a fait apparaître que les réseaux Wonderland et Zandvoort vendaient tout deux la production de Jean-Manuel Vuillaume, photographe et producteur de vidéos pédocriminelles pour le réseau Toro Bravo, actif en France et Colombie.
On rend hommage à Marcel Vervloesem, qui a démantelé le réseau Zandvoort pour le compte de l’ONG Morkhoven sans arme, sans violence, ni autre moyen que sa force de conviction. Il a, par son seul travail, exposé plus de 93.000 photos et vidéos criminelles, alors que les 1500 policiers de l’Opération Cathédral n’ont contribué qu’à en saisir 500 pièces chacun.
Par Jacqueline de Croÿ – 24-01-2005
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