Onnaing | Un pédocriminel accusé du viol de sa filleule

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Pusieurs victime de cet incesteur
photo d'une fillette de dos avec son nounours
Un sexagénaire qui comparaissait pour viol sur sa filleule à Onnaing dans les années 90, les proches de l’accusé ont déclaré « n’avoir rien vu ».

Une filleule accusant son parrain de viol, du temps où ils habitaient, avec leurs proches, la même cour dans le quartier des Quatre Chasses à Onnaing entre 1990 et 1997.

Au deuxième jour de ce procès devant la cour d’assises du Nord, c’était au tour des proches de l’accusé d’être entendus.

Deux témoins étaient particulièrement attendus : sa fille ainsi que sa nièce. Deux trentenaires comme la victime et qui, à l’époque des faits, habitaient toutes deux chez l’accusé.

En 2012, la fille, qui se dit victime d’inceste de la part de son père, écrit sur Messenger à la filleule de celui-ci, sans le nommer expressément :

« J’aurais aimé te contacter pour autre chose mais en ce moment je vois un psy pour des événements qui se sont passés durant mon enfance. J’aurais aimé savoir si tu avais été victime de la même personne. »

En 2013, la fille et la filleule portent plainte chacune mais dans le premier cas, les faits sont prescrits.

Dans cet échange de messages, est fait allusion à la nièce de l’accusé, dont les deux femmes sont désormais persuadées qu’elle aussi a été abusée ».

Mais quand vient son tour à la barre, celle-ci nie tout en bloc et prend la défense de son oncle :

« Je pense qu’il est innocent. Mon père buvait, c’est mon oncle qui m’a élevée depuis toute petite. »

Quant au qu’en dira-t-on sur le fait qu’elle l’ait hébergé chez elle à son départ d’Onnaing, l’intéressée explique :

« C’était un juste retour des choses pour l’aider. »

Durant ce procès, tous les témoins interrogés ont confirmé la proximité entre la victime et l’accusé. Mais hormis sa fille, aucun proche de ce dernier n’a rien vu, ni entendu. Pas même ses deux fils.

L’avocat général M. Bernard Belotte questionne :

« Pensez-vous que votre sœur ait menti ? »

L’un des deux répond :

« Au départ je l’ai crue. Puis j’ai eu des doutes. Ça me paraissait impossible. Je voulais en parler avec mon père quand on se voyait. Mais je n’en ai pas eu l’occasion. »

Me Antoine Manelfe, avocat de la jeune femme, a fait valoir que les révélations tardives de la victime n’altérait en rien les faits.

Mise à jour du 30.10.2021 :

La cour d’assises du Nord a condamné, ce vendredi, un sexagénaire, à cinq ans de prison pour viol sur sa filleule.

Ce vendredi, l’ancien soudeur de 67 ans a été reconnu coupable de viol et agression sexuelle sur sa filleule, du temps où leurs familles étaient voisines dans le quartier des Quatre chasses, à Onnaing, entre 1990 et 1997. À la majorité absolue, la cour d’assises du Nord présidée par Brigitte Van Boxsom l’a condamné à 5 ans de prison dont 3 sous régime probatoire.

Cette peine est inférieure aux 8 ans requis par l’avocat général, Bernard Belotte, lequel a par ailleurs indiqué avoir « l’intime conviction » que la fille de l’accusé, pour lesquels les faits sont prescrits, avait été victime d’inceste.

Absence d’élément matériel

« Sur les vingt-deux témoins et durant toutes ces années, pas un n’a vu quelque chose de suspect, tendancieux ni déplacé de la part de l’accusé, avait plaidé l’avocat de la défense Me Camille Radot. Si vous l’acquittez, ça ne veut pas dire que sa filleule est une menteuse. Cela signifie plutôt qu’il n’y a pas assez d’éléments. »

Toute la difficulté de l’affaire résidait dans l’absence d’éléments matériels, en raison de l’ancienneté des faits et l’amnésie traumatique de la victime qui ont largement occupé les débats.

Personnalité renfermée

À l’énoncé du verdict, la filleule et la fille ont accueilli la nouvelle par des embrassades.

« Aujourd’hui, je ne suis pas là par vengeance, déclare la victime dans une lettre qu’elle n’a pu lire les débats étant clos. Je suis présente car j’ai ce besoin viscéral de faire éclater ma vérité mais également afin d’éviter que d’autres enfants soient à leur tour victimes. À mes frères et à la fille de mon parrain, ce n’est pas de leur faute s’ils n’ont rien vu ou n’ont pu me protéger. Ils n’étaient qu’enfants, tout comme moi. »

Le parrain, lui, est resté impassible, à l’image de son attitude tout au long de ces trois jours de procès. L’homme à la personnalité décrite comme « renfermée » voire « fruste », s’est peu livré, « soucieux d’en dire le moins possible et évitant d’aborder les accusations », selon l’expert psychiatre.

La défense, qui n’a pas souhaité commenter, a 10 jours pour faire appel.

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