Nîmes | le profil très inquiétant de l’agresseur des deux adolescentes

Les jurés sont face à un pédocriminel qui a agressé sexuellement deux adolescentes à Nîmes.

“Je ne me souviens pas des faits mais avec les preuves, je suis obligé de dire que je suis coupable”, déclare l’accusé en amont du procès.

Mes Roux et Fumanal défendent l’accusé. H.R.

Matthieu Zanga, 29 ans, est jugé pour avoir sauvagement agressé une collégienne de 12 ans. La scène se passe à Nîmes, au matin du 13 mai 2016, près du Colisée alors que l’adolescente passe sous un tunnel en allant au collège. L’accusé est jugé pour lui avoir imposé une fellation en la couchant au sol.

Un mois après, une violente attaque survient près de la gare sur une adolescente de 15 ans. Pas de viol, mais une agression ultra-violente à caractère sexuel qui vaudra à Matthieu Zanga d’être arrêté en août 2016 et poursuivi pour violences.

Déjà condamné pour agression sexuelle

C’est un accusé atypique qui se présente dans le box des détenus de la cour d’assises pour s’expliquer sur ce viol et ces violences. Atypique par sa présentation et son passé judiciaire. Le jeune homme a déjà eu affaire à la justice pour avoir commis une agression sexuelle à Briey (Moselle) en 2010. Il avait écopé de six ans ferme pour avoir violemment attaqué une lycéenne de 17 ans. Il lui avait introduit un doigt dans son sexe, dans des conditions comparables à celles de Nîmes.

Zanga était sorti de prison après cinq ans de détention. Il avait été astreint à un suivi sociojudiciaire de trois ans. En 2008, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour violences aggravées. L’affaire est atypique par la personnalité d’un accusé en proie à des troubles psychologiques. Le psychiatre mentionne une personnalité de type psychopathique.

De son côté, Zanga évoque une enfance difficile : raillé, moqué par les autres écoliers. Le gamin de l’époque souffre de strabisme, de troubles psychomoteurs. Parents séparés, mère qui aurait baissé les bras face au caractère difficile du gosse… L’accusé a basculé très jeune dans une addiction à l’alcool.

“Je regrette sincèrement”

Derrières les vitres du box, Matthieu Zanga répond facilement aux questions. Parfois, le traitement médical qu’il prend pour dompter sa pathologie gêne sa diction. Visage blanc comme un linge, lunettes métalliques corrigeant une grosse myopie, importante calvitie qui laisse apparaître une large partie du crâne, l’accusé est coopérant.

Il reconnaît qu’il picole beaucoup trop et qu’il avait bu avant chaque passage à l’acte. Me Stéphane Aubert fait observer que l’accusé a une mémoire à géométrie variable quand il évoque sa consommation d’alcool qui serait à l’origine d’amnésies partielles et de réponses imprécises, alambiquées ou insensées.

Lundi, la cour a disséqué le caractère de l’accusé qui est évalué par un psy à 30 sur 40 sur une échelle de la dangerosité. Les actes ? “C’est contre mes principes, dit l’accusé. Je regrette sincèrement ce qui est arrivé à ces jeunes filles”. Désignant les deux victimes, Me Béatrice Lobier-Tupin demande à Zanga s’il peut les regarder en face. “Non”, répond le jeune homme.“Je ne suis pas un prédateur”

Un avocat de la partie civile lui dit : “Si je vous dis que vous êtes un prédateur…” “Non, je ne suis pas du tout un prédateur”.

Ce lundi, le témoignage, simple et digne, des deux victimes a considérablement marqué les jurés. Les deux adolescentes ont expliqué qu’elles avaient été terrifiées. La première indique qu’elle a été tétanisée par la violence de l’acte.

La seconde précise que son agresseur a commencé à l’étrangler par l’arrière en lui posant un chiffon imbibé d’un produit. “Je me suis débattue, il m’a dit “je te laisse partir, si tu ne me regardes pas””.

Verdict ce mardi …

Source : midilibre.fr

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