Nice | Un père incestueux condamné à douze ans de réclusion pour viols sur sa fille

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Fils d’un médecin belge, il affirme être “un père honorable”
Un père incestueux condamné pour le viol d’une de ses filles à Beausoleil.

Franck V., 78 ans, a été condamné pour le viol d’une de ses filles à douze ans de réclusion par la cour d’assises des Alpes-Maritimes.

Aujourd’hui, âgée de 22 ans, Myriam espérait des aveux.

Blazer et chemise blanche, Franck V. répète à plusieurs reprises qu’il est “un père honorable”.

Fils d’un médecin belge, il a travaillé dans le diamant en Afrique du Sud, possédé une bijouterie à Monaco qu’il a revendue à prix d’or puis investi, à pertes, une partie de ses économies dans un restaurant.

Il s’est marié deux fois, a eu cinq enfants dont trois filles d’un second mariage alors qu’il avait passé la cinquantaine.

Retraité à Beausoleil, il est accusé par sa fille cadette de viols.

La victime, élégante jeune femme au regard d’acier, décrit en tentant de maîtriser ses émotions, quatre agressions mais une seule s’est déroulée sur le territoire français.

C’est cette affaire que la cour d’assises des Alpes-Maritimes avait à examiner depuis jeudi.

Les autres viols se seraient produits à Monaco et en Italie.

“Je veux qu’il avoue”

Myriam avait 14 ans à l’époque.

Elle était très proche de son père, un homme à la double personnalité selon elle, surtout quand il avait bu.

Il l’aurait violée en janvier 2014.

Quelques mois plus tard, épaulé par celui qui deviendra son mari, elle dépose plainte.

L’accusé qui nie catégoriquement sans se départir de son calme, déplore :

“C’est une boule de neige qui est devenue une avalanche, je n’ai jamais été indécent ou eu des propos déplacés avec mes filles.”

À l’issue de l’enquête, le parquet a proposé de “correctionnaliser” l’affaire.

Myriam a refusé estimant que ce qu’elle avait subi était un crime, pas un délit.

Plus question pour elle de garder ces agressions enfouies, elle a décidé que le procès de son père se déroulerait publiquement.

Elle confie :

“Je ne veux pas qu’il aille en prison mais je veux qu’il avoue”

“Pas cher payé au regard du traumatisme”

Son avocate, Me Clémentine Vergnais, salue “le courage, la force de tenir jusqu’à bout dans cette procédure, ce long chemin qu’elle a parcouru dès ses 15 ans, sans beaucoup de soutien”, hormis celui de Sam, son ami devenu au fil des années son mari.

L’avocate lyonnaise plaide :

“Ce n’est pas parole contre parole dans cette affaire.

Les propos de Myriam sont corroborés par les expertises et ses déclarations sont constantes et circonstanciées.”

L’avocat général Sébastien Eskandar, reprend également à son compte “la cohérence et la précision” de la plaignante :

“Elle n’a ni haine, ni esprit de vengeance.”

Le ministère public requiert “quatorze ans”, un symbole, “l’âge que Myriam avait au moment du viol… Ce n’est pas cher payé au regard du traumatisme subi par cette jeune fille.”

Me David Rebibou, en défense, rappelle que “jamais le parquet n’avait demandé l’incarcération” de Franck V. jusqu’à ce jour.

Selon l’avocat, la justice fonctionne à la renverse dans ce dossier avec “une présomption de culpabilité”:

“On ne vous démontre pas que mon client est coupable mais on lui demande d’expliquer pourquoi sa fille l’accuse.”

Dans cette famille juive pratiquante, l’accusé suggère que sa fille l’a accusé injustement par honte de sa relation avec Sam hors des liens du mariage.

Un argument balayé par la partie civile.

Le viol de Myriam est antérieur à son idylle avec le jeune homme.

L’accusé a dix jours pour faire appel.

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