Nevers | Un septuagénaire condamné à 2 ans avec sursis pour agression sexuelle sur sa petite-fille de 12 ans

Le Nivernais de 70 ans l’a martelé tout au long de son procès pour agression sexuelle sur l’une de ses petites-filles : “Non, je n’ai pas mis la main dans sa culotte !” Une défense qui, face aux allégations constantes et mesurées de la mineure, n’a pas convaincu. Il a été condamné, mardi 26 novembre à deux ans de prison avec sursis.

Illustration. © Pierre DESTRADE

Une matinée de vacances chez les grands-parents ; un réveil traumatisant pour une enfant de 12 ans ; une séance de “woua woua pouet pouet” avec “papi chatouilles” qui dégénère… Depuis le 5 janvier 2018, cette famille nivernaise, contrainte de se réunir mardi 26 novembre devant le tribunal correctionnel de Nevers, a volé en éclats.

Le prévenu et sa conjointe, grand-mère de la victime au premier rang.

Leurs enfants et petits-enfants au fond de la salle d’audience.

Le prévenu, un grand-père de 70 ans, y comparaît pour des atteintes sexuelles sur une de ses petites-filles alors qu’elle séjournait chez lui pour les vacances de Noël.

Ce matin de janvier, il est 10 h lorsqu’il décide d’aller réveiller les deux sœurs qui dorment à l’étage.

Sa femme, leur grand-mère, est sortie faire les courses.

La victime expliquera le soir à ses parents que son grand-père lui a mis la main dans le pantalon, puis dans la culotte jusqu’à lui caresser le sexe.

Elle dira qu’elle s’est retournée dans le lit pour échapper à son geste.

Que sa sœur, allongée à  ses côtés, a capté son regard gêné et s’est levée pour saluer son papi dans le but qu’il cesse son entreprise.

Depuis sa garde à vue, l’homme n’a eu de cesse de contester ces accusations.

Encore à l’audience, il maintient sa version des faits.

Il dit n’avoir fait que chatouiller sa petite-fille.

Par deux mouvements de la main lors desquels “seul le ventre était concerné. Pas ses parties intimes”, a-t-il revendiqué pendant la garde à vue.

Le prévenu admet que la seconde chatouille a conduit sa main sous l’élastique du bas de pyjama.

“Je ne lui ai jamais caressé le sexe. Jamais de la vie”, ne cesse-t-il de répéter.

“Pourquoi vos deux versions sont-elles aussi différentes ?, s’interroge Jean-Luc Alliot, le président.

– Je n’ai pas de réponse, répond le grand-père. Je l’ai chatouillée tellement de fois…
– Quelles différences faites-vous entre une chatouille et une caresse ?
– Je ne suis pas allée toucher son sexe.
– Et vos doigts ‘involontairement’ dans le pyjama ?
– Oui, je le reconnais. C’était un geste de chatouille volontaire. Mais non, je n’ai pas mis ma main dans sa petite culotte.”

Après cet épisode, la fille du prévenu est sortie du silence.

Lors des auditions, de sombres images du passé ont resurgi.

Celles d’un père qui aurait commis à son encontre des faits similaires lorsqu’elle était enfant.

De même, la sœur de la victime, témoin des agissements de leur grand-père ce matin de janvier, avoue l’avoir déjà vu “chatouiller” cette dernière au niveau de la poitrine.

Lui, d’un calme olympien rejette tout en bloc.

“C’est regrettable qu’il persiste à nier”, déplore Me Anne-Cécile Guenot, l’avocate de la jeune fille.

“Une reconnaissance aurait permis d’aller de l’avant et peut être même d’envisager un pardon.”

Elle poursuit.

“La main dans le pyjama, un accident ?

On n’introduit pas une main comme on bouscule quelqu’un dans la rue !”

Aucune demande de dommages et intérêts n’est formulée.

Le procureur, Axel Schneider requiert trois ans de prison avec sursis.

L’avocate de la défense, Me Lucie Leclerc plaide la relaxe.

“Nous voyons dans cette enceinte souvent des dossiers d’agressions sexuelles. On ne doit pas s’y habituer. Comme on ne doit pas systématiquement considérer que la victime dit vrai et le prévenu dit faux.”

Le dernier mot revient au grand-père :

“C’est triste de ne plus les voir…”

Dans la salle, son épouse fond en larmes.

Le tribunal le condamne à deux ans de prison avec sursis.

Source : Le Journal du Centre

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