En apparence car l’enfant l’accuse de lui avoir mis dans la bouche non pas un bâton, mais son sexe. Une accusation que le prévenu a réfutée tout au long de l’audience devant le tribunal correctionnel, mardi 26 novembre, qui l’a condamné à trois ans de prison avec sursis.
En avril 2015, Myriam et son frère Paul (les prénoms ont été changés) séjournent chez leur grand-mère dans la Nièvre.
Comme il en a l’habitude, le voisin emmène le garçon pour une virée en quad dans la forêt voisine. Puis c’est au tour de sa sœur. Au retour de la balade, elle confie à sa mère l’épisode du jeu à l’aveugle. Il n’en faut pas davantage pour qu’elle la conduise déposer plainte.
La victime raconte alors aux gendarmes qu’une fois dans la forêt, l’homme l’a fait s’asseoir sur le quad, lui a bandé les yeux avant de lui faire goûter divers produits de la nature.
À travers un trou dans le foulard, elle dit l’avoir vu toucher son sexe et entendu le bruit d’une braguette qu’on descend et d’un pantalon qu’on ôte. “C’est son zizi”, a-t-elle lancé à l’expert psychologue avant d’éclater en sanglots.
Le prévenu nie en bloc ses accusations.
“Maintenez-vous vos déclarations ?, sonde le président, Jean-Luc Alliot.
– Je n’ai jamais fait de mal à la petite Myriam.
– Quelle était la nature de vos relations ?
– La petite Myriam venait souvent me dire bonjour.
– Vous l’avez sollicitée pour aller faire un tour en quad ?
– J’étais prêt à rentrer en région parisienne lorsque ma femme m’a dit que les enfants voulaient faire un tour de quad.
– Pourquoi avez-vous réservé le jeu à Myriam ?
– Paul est plus grand. Il préfère la vitesse, le sport.”
Le foulard ? Il dit lui avoir simplement demandé de fermer les yeux. Le bâton ? Pas dans la bouche mais posé sur les lèvres, se défend-il. Le procureur Axel Schneider le cuisine sur les plantes qu’il a données à goûter à l’enfant. Le président intervient : “Ce qui lui est reproché, ce n’est ni les trèfles, ni les coucous…” Le quinquagénaire insiste : ” Je n’ai pas fait de mal à la petite !”
Il sera condamné à trois ans de prison avec sursis et à l’obligation d’indemniser la victime à hauteur de 2.000 €.
Source : lejdc.fr