Nantes | Un professeur condamné à du sursis pour atteinte sexuelle sur mineur

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Pédocriminel En liberté

« Certains de mes amis disaient que j’étais trop près d’elles, un peu collant  »
Illustration | Palais de Justice de Nantes
Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un professeur de Loire-Atlantique pour une atteinte sexuelle sur mineur de moins de quinze ans, mercredi 22 février 2023.

Mercredi 22 février 2023, le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) a condamné un professeur de Loire-Atlantique pour une atteinte sexuelle sur mineur de moins de quinze ans.

Les faits remontent au mardi 23 novembre 2021, lors d’une visite scolaire d’entreprise.

Alors qu’une élève voulait attacher sa blouse par l’arrière, le professeur lui aurait proposé de l’aide. « Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire, tu t’y prends mal », a-t-il dit à l’adolescente, selon une lettre écrite par elle-même, qu’elle a transmise à un autre professeur, plusieurs jours après la sortie.

Un doigt effleure la fesse de l’élève

C’est alors qu’une amie de la victime, voyant la main de l’enseignant se rapprocher des hanches de sa camarade, réagit vivement en tentant de dévier la trajectoire de la main du professeur, pensant que l’enseignant allait toucher les fesses de sa camarade. Un doigt du professeur effleurait alors les fesses de l’élève en classe de quatrième.

« Ma fille m’a parlé du comportement de son professeur le soir même. Elle était étonnée et choquée », rapporte le père de la victime, présent en tant que partie civile.

Entendu à plusieurs reprises par les gendarmes, le prévenu a toujours nié les faits. « Je n’ai rien fait », assure-t-il à la barre. « Cela veut dire que le professeur qui a signalé votre comportement est un menteur ? Et que les élèves aussi ? » rétorque la présidente.

« Je n’ai rien à me reprocher. Les accusations contre moi sont fausses. Je n’ai qu’une envie : revenir enseigner dès la reprise lundi », insiste le prévenu.

« Ragots » depuis des années

« J’ai été atteint d’un cancer, et j’avais été remplacé par un jeune professeur. Je sais que mon retour n’a pas été apprécié de tous les élèves. Alors, me faire partir réglait le problème », ajoute-t-il.

« Est-ce que la main de mon client avait pour vocation de toucher les fesses de la plaignante ? Le geste a peut-être été surinterprété par les élèves », plaide l’avocate de la défense.

Son client, déjà suspecté d’attouchements sexuels sur plusieurs filles (caresses sur la poitrine, les épaules, regards insistants) en 2002, 2011, 2015 et 2021, serait victime « de la perception des élèves » et de son « étiquette de professeur pervers, qui lui colle à la peau depuis plus de 20 ans. » 

« Depuis la fois où on m’a reproché un fait, je gardais toujours au moins un mètre de distance avec les élèves » appuie le prévenu.

Ce sont des ragots qui sont injustement alimentés depuis des années.

, indique l’avocat de la défense

Pour le procureur, « le récit de la victime est parfaitement fiable. Il est constant, la victime a toujours fait le même récit au fil du temps. C’est une élève réputée comme sérieuse, qui ne raconte pas d’histoire. »

Bien que le geste à lui seul « ne soit pas dramatique » selon le procureur :

« le profil du prévenu reste inquiétant. Ce n’est pas la première fois qu’il est suspecté de gestes sexualisés. »

Trois mois de prison avec sursis

Lors de l’enquête, le matériel informatique du professeur a été passé au crible. Aucune image et vidéo à caractères pédopornographique n’ont été retrouvées.

Décrit comme ayant un comportement « autocentré » lors de l’expertise psychologique, l’homme a admis « aller vers les filles » lorsqu’il était jeune.

Certains de mes amis disaient que j’étais trop près d’elles, un peu collant. Mais, si un jour j’avais dépassé les limites, j’aurai pris une claque.

, le prévenu

Après près d’une heure de délibération, la cour a déclaré que le prévenu est coupable des faits qui lui sont reprochés.

L’homme a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois mois avec sursis simple. 

Le tribunal a également prononcé « puisqu’elle est obligatoire », souligne la présidente, « l’interdiction d’exercer une activité en contact avec les mineurs pour une durée de dix ans » avec une peine d’inéligibilité d’une durée de cinq ans.

Il est aussi constaté, l’inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) du prévenu.

Enfin, l’homme devra verser la somme de 200 € à la victime, en réparation de son préjudice moral. Selon nos informations, le professeur va faire appel de la décision. 

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