Nantes | Agression sexuelle dans un club de boxe

Dix années de boxe, de passion, avant d’être dégoûtée du sport à cause d’un seul homme. Mathilde (prénom d’emprunt) a subi des agressions sexuelles de son entraîneur, alors qu’elle pensait pouvoir lui faire confiance.

Licenciée au club de savate et de boxe Léo Lagrange à Nantes, elle partait pour une compétition en Auvergne en mai 2023, accompagnée de son coach.

Une fois arrivée, première surprise : on lui explique qu’il y a un manque de place dans les hôtels du secteur, il n’y a qu’une seule chambre, mais deux lits, selon Ici Pays de la Loire.

Un abus de confiance

Alors qu’elle partage sa chambre avec son entraîneur, ce dernier lui propose un massage. Après dix années passées dans le club, elle a accordé sa confiance à l’homme de 42 ans.

Elle a expliqué à Ici Pays de la Loire:

“Il a commencé à me masser les jambes, il est remonté tranquillement sur la jambe jusqu’à mettre ses mains dans mon entrejambe et à remonter jusqu’au sexe”.

Choquée par la situation, la boxeuse n’a pas osé réagir, a-t-elle confié :

“On s’en veut parce qu’on ne bouge pas, mais en fait, c’est tout simplement de l’instinct de survie. Je suis seule dans une chambre avec quelqu’un à plus de 600 km de chez moi”.

Mathilde avoue n’avoir raconté cet événement à un membre du club que quinze jours plus tard, qui lui a fait prendre conscience de ce qu’elle a subi : une agression sexuelle.

Depuis, elle a décidé de porter plainte et “d’assumer face à lui, de maintenir mes propos et de les assumer” ainsi que de “dire, je ne suis pas folle”.

Le père déjà condamné pour corruption de mineur

Même si la plainte de Mathilde a été classée sans suite, de nombreux témoignages ont permis de mettre la lumière sur cette affaire, notamment ceux de deux anciennes adhérentes qui ont alerté les médias.

Une enquête du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative a été ouverte suite à de nouvelles dénonciations et une plainte pour agression sexuelle déposée en juin 2024.

Cela a permis de suspendre l’entraîneur de Mathilde pour une durée de six mois.

Le père du coach, lui aussi entraîneur au club Léo Lagrange, s’est vu signifier, en mai 2024, “une incapacité d’exercer fondée sur un défaut d’honorabilité”.

L’homme de 66 ans était déjà connu du Fijais, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles, pour une condamnation en 2022 pour corruption de mineur.