Nancy | Décès de deux bébés à la maternité : la piste du surdosage

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La Place Stanislas de Nancy (Meurthe-et-Moselle). PHOTO : Alexi TAUZIN/ LORACTU.fr

Au lendemain de la mort de deux grands prématurés à la maternité de Nancy, le parquet ouvrait une information judiciaire contre X pour homicide involontaire.

Les parents se sont constitués parties civiles.

Que s’est-il passé le 25 avril, au sein du service de réanimation néonatale de la maternité Adolphe-Pinard ?

Depuis plus de deux semaines, cette question taraude tous les esprits de la communauté médicale du CHRU de Nancy mais aussi et surtout ceux des parents qui, ce jour-là, ont perdu leur enfant.

Un couple de Vosgiens a ainsi vu une de leurs fillettes – aînée de triplées -, décéder dans la matinée de cette funeste journée.

À l’instar de ses deux sœurs, la petite Vosgienne était née à 29 semaines et demie de grossesse.

Quelques heures plus tard, vers 13 h 30, une famille mosellane perdait à son tour son premier enfant à la suite d’une dégradation brutale de son état de santé.

Malgré les massages cardiaques entrepris.

Un garçon d’un poids de 995 g, né le 10 avril.

Ces deux bébés avaient un point commun : celui d’être de grands prématurés.

Des questions

Au regard de l’état de santé de ces nourrissons, un placement sous couveuse s’imposait tout comme une prise en charge spécifique.

Un traitement administré aux bébés serait-il, à lui seul, à l’origine de ces deux morts quasi-simultanées ou existe-t-il des facteurs multiples ?

Pour l’heure, aucune certitude même s’il apparaît que les investigations se focalisent notamment sur un médicament en solution buvable, le « Phosphoneuros » .

Le protocole et la prescription, réalisés par un ou plusieurs médecins, ont-ils été respectés ?

Le produit, s’il est en cause, a-t-il été donné par la bouche ou en intraveineux – ce qui est injectable est buvable – et dans quelles conditions d’exercice des personnels chargés de l’injecter ?

Toutes les précautions ont-elles été prises afin de parer à d’éventuelles interactions médicamenteuses ?

Entre la pharmacie du CHU et les deux grands prématurés décédés, tous les maillons de la chaîne devront être passés au crible.

Un surdosage lié à une mauvaise, voire non dilution dudit produit, se présente toutefois comme l’une des pistes sérieuses qui sont explorées par les enquêteurs du SRPJ de Nancy au cours de cette information judiciaire.

Deux juges d’instruction de Nancy sont co-saisis dans ce dossier pour « permettre de définir quelles sont les causes exactes du décès et déterminer si d’éventuelles responsabilités peuvent être établies », avait indiqué le parquet dans un communiqué.

De son côté, l’agence régionale de santé (ARS) confirme qu’elle « mène une enquête médico-administrative ». Le CHU, lui, « renouvelle son soutien aux familles et les assure de sa pleine et entière coopération pour identifier les circonstances de ce drame ».

Source :http://www.estrepublicain

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