Meurthe-et-Moselle | Pédopornographie : Arrestation de quatre hommes

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Tout est parti d’une initiative du procureur de la République de Nancy, François Pérain.
Ils sont suspectés d’être des pédocriminels, ont été interpellés en Meurthe-et-Moselle. L’un a finalement été mis hors de cause. Sur les 4, deux sont inconnus de la justice.

Jeudi 22 septembre 2022, cinq hommes, dont un père et son fils, ont été interpellés en Meurthe-et-Moselle, dans le cadre d’une opération visant à lutter contre la pédocriminalité.

Le parquet de Nancy, à travers plusieurs dossiers, a eu la conviction que le téléchargement de fichiers pédopornographiques était un phénomène plus courant qu’il n’y paraît. Un acte grave puisque, consommer des images pédopornographiques, c’est participer à leur circulation. Cela revient aussi à considérer les victimes comme des objets sexuels, de fantasme. De plus, les auteurs qui consultent, diffusent et enregistrent ces vidéos et photos, pensent être dans une certaine impunité, car ces infractions sont commises dans l’intimité. Ils ont le sentiment que rien ne peut leur arriver puisqu’ils sont tranquillement chez eux, derrière leur ordinateur.

François Pérain – Procureur de la République de Nancy

Quatre suspects potentiels

Afin de lutter contre ce sentiment d’impunité, des cybergendarmes de la section de recherches de Metz ont été mobilisés et se sont penchés sur l’arrondissement judiciaire de Nancy.

Un travail qui a permis d’identifier, et ce, rapidement, quatre cibles potentielles.

Au total, quatre individus, suspectés d’être des pédocriminels, ont été identifiés. Une identification particulièrement rapide grâce aux techniques qui ont beaucoup évolué et qui permettent, sur un territoire limité, d’identifier assez rapidement des personnes qui se livrent à de tels actes. Car, il faut savoir que les fichiers pédopornographiques sont encodés, mais que ces encodages peuvent être lus de l’extérieur.

François Pérain – Procureur de la République de Nancy

Cinq interpellations et des perquisitions

Jeudi 22 septembre donc, des militaires du groupement de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle ont procédé à l’interpellation de cinq individus et des perquisitions ont été réalisées.

Tous ont été placés en garde à vue.

Cependant, le fils, interpellé en même temps que son père, a été mis hors de cause.

Deux hommes inconnus de la justice

Parmi les mis en cause, on retrouve un retraité de 64 ans, qui réside à Drouville.

Les enquêteurs ont mis la main sur 600 images et 238 vidéos pédopornographiques, allant de 2019 à 2022.

Déferré devant le juge des libertés dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, jeudi 23 septembre, cet homme, inconnu de la justice, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis probatoire, à une obligation de soins et à une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

Il sera également inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Le second individu est un intérimaire de 53 ans, qui vit à Réchicourt-la-Petite.

Au total, 30 000 vidéos ainsi que 228 000 photos pédopornographiques ont été saisies à son domicile, téléchargées entre avril 2021 et septembre 2022.

Encore une fois, il s’agit d’un homme inconnu de la justice. Il a, lui aussi, été déferré devant le juge des libertés au cours d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité déferrement. Il a été condamné à 14 mois de prison avec sursis probatoire, à une obligation de soins et à une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

Lui aussi sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Un homme de 56 ans condamné à plusieurs reprises

Parmi les interpellés, on retrouve un homme de 57 ans, qui réside à Nancy et qui exerce en tant qu’aide à domicile.

Chez lui, aucun document pédopornographique n’a été retrouvé. Mais, cela s’explique.

En 2010, le quinquagénaire a été condamné après des téléchargements de fichiers pédopornographiques. Cette fois, il avait donc pris le soin de tout effacer.

Cependant, télécharger de telles vidéos laisse des traces.

Le dernier mis en cause est un intérimaire de 56 ans, vivant à Nancy, en récidive légale.

Chez lui, 64 000 fichiers, enregistrés entre janvier et août 2022, ont été retrouvés.

L’individu a été condamné en 2007 pour des faits similaires, en 2008 pour agression sexuelle et pédopornographie, et en 2013 pour enregistrement, détention et diffusion d’images pédopornographiques.

Les deux quinquagénaires seront jugés en comparution immédiate.

Créer un sentiment d’insécurité chez les pédocriminels

Si le procureur de la République de Nancy, François Pérain, avoue volontiers que « quatre interpellés, ce n’est pas beaucoup« , il précise que l’opération sera renouvelée afin de créer un sentiment d’insécurité chez les pédocriminels.

Le lieutenant-colonel Stéphanie Serrat, officier adjoint chargé de la police judiciaire du groupement de gendarmerie départementale de Meurthe-et-Moselle, promet d’ailleurs « une montée en puissance de ce genre d’opération » avec notamment l’appui de la section de recherches de Metz.

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