Moulins | Seulement un bracelet électronique pour avoir abusé d’une fillette de 8 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 15/01/2022
- 20:09
« Les faits sont exacts. Je regrette ce geste, ça me travaille. Maintenant quand je vois un enfant au supermarché, je change de rayon. Je suis traumatisé par ce que j’ai fait »,
assure le prévenu de 45 ans jugé pour agression sexuelle sur mineur à la barre du tribunal de Moulins, mercredi après-midi.
Des aveux très autocentrés avec un manque d’empathie, comme le décrit l’expert psychologue. Une personnalité qui peut en partie s’expliquer par l’agression sexuelle qu’il a subie à l’âge de 13 ans.
Du 22 au 23 mai 2020, il a invité la fillette de 8 ans d’un couple d’amis. Après avoir joué dehors, il lui demande d’aller prendre sa douche pendant qu’il prépare le repas. Estimant qu’elle ne s’est pas bien lavée, il rentre dans la salle de bain, se déshabille, rentre dans la douche, lui caresse son sexe et frotte le sien dans le dos de la petite fille. Le prévenu évoque une pulsion :
« Je n’y avais jamais pensé avant. »
Deux épisodes
Ensuite, ils mangent ensemble et sous prétexte que la deuxième chambre n’est pas prête, il fait dormir la fillette avec lui. Il lui demande de se mettre nue. Il se met sur elle et se frotte à elle. D’après ses dires, il pensait à sa petite amie.
Mais pour le procureur, il s’agit plutôt d’un transfert. Le prévenu a indiqué avoir eu des relations sexuelles avec la maman de la victime et l’avoir invitée en même temps que la fillette. Une invitation qu’elle aurait déclinée.
Victime de viols durant son enfance en Creuse, elle témoigne :
“J’étais brisée mais le sport m’a sauvée”
Pour Me Caroline Guinault, en dehors de la pulsion dont parle le prévenu, père de 2 enfants, cela reste incompréhensible :
« Il y a eu un temps de repas. Pourquoi n’avez-vous pas ramené l’enfant?? ».
« C’était comme un test, je ne voulais pas la retoucher. »
L’avocate poursuit en lui demandant :
« Vous aviez peur de recommencer?? »
« Oui »
Des réponses qui inquiètent l’avocate qui souligne le traumatisme de sa jeune cliente.
Quatre de prison dont trois avec sursis
L’avocate des parents, Me Anne-Lise Bonnefille souligne la culpabilité des parents.
Le procureur requiert 4 ans de prison dont 2 ans de sursis avec mandat de dépôt pour ce « prédateur en puissance ». Des réquisitions qui étonnent Me Serge Goyon, avocat du prévenu, plaidant pour une peine mixte :
« Mon client n’a éludé aucune question ».
Il a finalement été condamné à 4 ans de prison dont 3 avec un sursis probatoire avec une obligation de soins, d’indemniser la victime à hauteur de 8.000 euros et ses parents à hauteur de 500 euros chacun. Pour ce faire, il fera sa peine sous forme de surveillance électronique à domicile afin de continuer à travailler. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime et avec tout autre mineur.
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