Rouen | L’agresseur sexuel de deux sœurs mineures condamné

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« Il m’a retenu par le bras, à ce moment-là, il a touché mes seins par-dessus les vêtements »
Un récidiviste de 41 ans a été condamné par le Tribunal de Rouen (Seine-Maritime), lundi 9 octobre, pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles à Caudebec-en-Caux.

Les faits se sont produits dans la nuit du 6 au 7 octobre dernier. Une mère de famille contacte les services de police pour leur indiquer que ses deux filles, âgées de 15 et 16 ans ont été victimes d’une agression sexuelle par un individu.

La mère de famille explique avoir retrouvé l’agresseur de ses enfants. Ce dernier a été jugé lors d’une comparution immédiate au tribunal de Rouen (Seine-Maritime), lundi 9 octobre 2023.

Il aborde les deux sœurs devant l’entrée de leur immeuble

Les mineures expliquent aux policiers qu’elles se trouvaient devant l’entrée de leur immeuble pour discuter et que l’homme, alors qu’il circulait sur la voie publique, se serait approché d’elles pour discuter.

« Il est resté 10 à 15 minutes, il nous parlait ».

Elodie* explique alors que l’homme lui dit « qu’elle lui plaît » et lui caresse les fesses. La jeune fille surprise se décale mais l’homme persiste :

« Il s’amusait à m’enlever mon masque chirurgical ».

La mineure prend peur et tente de rentrer dans son immeuble en vain :

« Il m’a retenu par le bras, à ce moment-là, il a touché mes seins par-dessus les vêtements ».

La jeune fille parvient à s’enfuir mais son agresseur tentera de l’embrasser par surprise sur la bouche avant que la jeune fille ne parvienne à rentrer à son domicile.

Sa petite sœur « choquée et sidérée »

Dans le même temps, Julie*, la sœur aînée d’Elodie, enceinte de 8 mois confirme avoir vu l’homme agresser sexuellement sa petite sœur et indique avoir été également la cible de ses agissements déplacés.

« Il voulait absolument me faire la bise, alors que je rentrais chez moi, il m’a tiré sur le bras et m’a embrassée par surprise sur la bouche ».

Elle confirme que sa sœur s’est confiée à elle et à sa mère :

« Elle était très choquée, elle était sidérée, elle ne parvenait pas à me dire ce qu’il s’était passé mais elle nous le montrait par des gestes sur son corps ».

« Je lui ai dit qu’elle n’avait que 15 ans »

Le frère des victimes, âgé de 17 ans, présent au moment des faits, confirme les déclarations de ses sœurs : « il l’a embrassée de force » et ajoute que l’homme lui a indiqué « avoir envie de « bouffer » sa sœur ».

« Je lui ai dit qu’elle n’avait que 15 ans » dit-il.

Interpellé, l’homme, âgé de 41 ans a déjà été condamné en 2017 pour agression sexuelle sur mineur. Il est sous le coup d’un suivi judiciaire. Placé en garde à vue, l’homme est ivre. Il conteste fermement les faits qui lui sont reprochés.

« Avec 16 mentions et plus de 12 années passées en détention »au casier judiciaire, le mis en cause est présenté en comparution immédiate.

Dans le box, le prévenu conteste les faits qui lui sont reprochés tout en indiquant « avoir pu tenir les propos graveleux » que les jeunes filles ont indiqué aux policiers.

Interrogé sur les déclarations précises et concordantes des victimes, il indique  :

« Qu’elles ont pu s’accorder sur la même version afin de ne pas se faire disputer par leur mère ».

Il assure sous l’effet de l’alcool ne pas avoir gardé de souvenirs des faits. Une expertise psychiatrique a été réalisée. Elle conclut que le prévenu présente « une altération de son discernement » en raison de son alcoolisme « entraînant alors une désinhibition sexuelle ».

Le ministère public n’est pas de cet avis et demande à ce que la juridiction écarte l’altération du discernement :

« on ne peut pas prendre volontairement de l’alcool et se retrancher derrière un alcoolisme pour justifier une altération d’un discernement ».

Au regard de la gravité des faits, « commis sur des mineures, en récidive et alors qu’il se trouvait sous suivi judiciaire », il requiert la peine de trois ans d’emprisonnement ferme avec maintien en détention ainsi qu’un suivi sociojudiciaire pendant une durée de cinq ans et son inscription au fichier des délinquants sexuels.

Deux ans ferme

Pour le conseil du prévenu, l’altération du discernement doit être retenue :

« nous ne sommes pas médecins ni expert, ce dernier a retenu une altération du discernement de mon client ».

Il souligne également « des versions différentes » des victimes ou des témoins :

« pour l’une, elle est au parc, pour la seconde, elle est devant l’immeuble et pour les autres, ils n’ont rien vu ».

Il sollicite une peine mixte en partie assortie d’un sursis probatoire comprenant une obligation de soins afin d’aider son client à sevrer son alcoolisme.

Le tribunal écarte l’altération du discernement et déclare le prévenu coupable des faits reprochés. Il est condamné à trois ans d’emprisonnement dont un an assorti du sursis probatoire pendant deux ans avec maintien en détention. Il lui est fait interdiction à titre définitif d’exercer une activité avec des mineurs. Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels.**

 

*Les prénoms ont été modifiés.

** Cette peine est susceptible d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

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