Moulins| 17 ans après les faits, une victime d’agressions sexuelles est débouté…

oui

Pédocriminel En liberté

Le prévenu a déjà été condamné pour agression sur mineur par le passé
Dix-sept ans après, il est débouté à Moulins (Allier) : il avait porté plainte pour agression sexuelle à l’âge de 5 ans

Il s’est « souvenu » qu’il avait été sexuellement agressé par son oncle quand il avait 5 ans. Son agresseur présumé a été relaxé « faute d’éléments », par le tribunal de Moulins, mercredi 9 mars.

Juger des faits très anciens, avec une victime très jeune, demeure très compliqué, voire impossible.

Le jeune homme est décrit par son avocate Me Bonnefille comme replié sur lui-même, « en errance » et « dans une grande détresse » : « Inconcevable qu’il vienne au tribunal », face à son oncle et parrain, qui nie, mais aussi face à son père, qui, écumant d’une rage débordante, le traite avec véhémence de « menteur » à la barre.

Or, c’est malheureusement sans doute ce qui a manqué au juge et à ses assesseurs, sans préjuger du délibéré final. Tel que l’a fait remarquer le procureur, si la victime avait été là, les magistrats auraient alors tenté d’avoir davantage d’éléments sur ce qui a pu se passer dans cette chambre, quand ce petit Vichyssois avait entre 5 et 6 ans, entre 2005 et 2006.

Lui dit qu’il ne se souvient « pas de tout », lors de ses auditions. Des choses restent floues, d’autres sont très précises. Il se souvient d’une période où son oncle vivait avec la famille, qu’il venait le voir dans sa chambre « quand ses parents faisaient les courses », le déshabillait, le masturbait, lui pratiquait une fellation en se déshabillant devant lui.

Le jeune homme explique que son frère, 8-9 ans à l’époque, passait :

« Dans la chambre, allait chercher des jouets et repartait sans s’étonner de le voir nu ».

Le garçon a révélé les faits à son frère quand il avait 17 ans, au téléphone. Son frère ne le « croit pas » non plus.

Un an après les faits présumés, les enfants ont été placés, suite au divorce conflictuel de leurs parents. Les deux jeunes font des séjours en psychiatrie, présentent des troubles importants, prennent un traitement lourd. Le plaignant peut « avoir une perception altérée de la réalité », pointe Me Jauvat, conseil du prévenu.

La victime présumée commet des attouchements sur des enfants de son âge. Ado, il est aussi coupable de violences sur une des assistantes familiales qui s’occupe de lui.

Sa mère se souvient bien qu’il était « craintif vis-à-vis de son oncle », mais n’a aucune idée de ce qui a pu se passer.

Sa sœur dit qu’elle ne :

« Laisserait pas ses enfants en garde à son oncle ».

Le prévenu, sous curatelle renforcée, déjà condamné pour agression sur mineur, nie en bloc :

« Je ne pouvais pas le voir, ce gamin, je ne l’aimais pas. Et j’ai jamais été seul avec lui ».

Son frère, le père de la victime, abonde. Le procureur s’étonne d’une telle certitude :

« Ah bon, vous êtes sûr, jamais ? Bon, c’est normal d’être gardé par son oncle, ça peut arriver ! ».

Me Bonnefille tente :

« Pourquoi ne le laissiez-vous pas seul avec son oncle ? »

Le père répond à côté, furax :

« Il a pas touché les grands, pourquoi qu’il aurait touché le petit ? ».

Source(s):