Morsain | Jean-Michel Sellier un père de famille de 54 ans, condamné à 3 ans de prison ferme pour corruption de 12 mineures

Un mandat d’arrêt contre l’habitant de Morsain qui corrompait des mineures sur le Web

Arielle Diot représentait les parties civiles, Photo Ouest France

Un internaute de 54 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Soissons ce mercredi à 3 ans de prison. Motif, corruption de mineur.

Jean-Michel Sellier a été condamné à 3 ans de prison ce mercredi, par le tribunal de Soissons, pour corruption de mineurs de moins de 15 ans. Cet habitant de Morsain, âgé de 54 ans, demandait à des filles de moins de 15 ans rencontrées sur Facebook de se dénuder devant leur webcam.

Le quinquagénaire exigeait par ailleurs qu’elles se filment sous la douche, qu’elles montrent de plus près leurs parties intimes ou pire qu’elles se doigtent. Il leur envoyait aussi des vidéos montrant son sexe en érection à 360º, tout en prenant soin de ne jamais dévoiler son visage, à ses interlocutrices âgées de 10 à 15 ans.

Messages sans équivoque

Les échanges par le biais du réseau social comportaient également des termes très explicites. Le juge Bruno Tadeusz en a lu quelques-uns à l’audience, à laquelle n’assistait pas le prévenu, pour démontrer le degré de manipulation de Jean-Michel Sellier :

« Le vocabulaire comportait des expressions de jeunes. Il écrivait des messages du genre : “Si tu m’aimes tu ne dois pas refuser ce que je te demande”, “Je veux voir tes jambes et aussi plus haut : lève ta robe !”, “Mets un doigt dans ta chatte !”… »

Il aurait ainsi lancé à une fille qui avait posté une vidéo d’elle sous la douche :

« T’as une sacrée touffe… »

Le listing des phrases de cet acabit aura duré près de 30 minutes.

4 profils Facebook différents, 12 filles contactées

Pour entrer en relation avec ses victimes, Jean-Michel Sellier disposait de 4 profils Facebook différents, dont celui de son fils,

« qui accuse des retards d’apprentissage et qui ne sait pas lire et écrire »,

a précisé le juge. Il se faisait passer pour un adolescent pouvant s’appeler Tim Gourlet ou Thomas Dupont. Son unique erreur était d’utiliser son ordinateur, donc sa propre adresse IP, ce qui a permis aux enquêteurs de le retrouver sans souci.

Le procureur a compté pas moins de 12 filles contactées entre le 1er septembre 2013 et le 13 septembre 2016. 5 seulement ont déposé plainte.

Certaines victimes étaient des amies de la fille du prévenu et plusieurs d’entre elles faisaient partie d’un club de gymnastique. Il a même exigé de ses victimes, dont certaines se disaient « amoureuses », de lui présenter leurs jeunes sœurs ou leurs copines. Avec ce type de requête :

« Je veux des 10 à 12 ans, ou collège. »

“C’est dans cette chambre d’ado que Monsieur Sellier est entré par « effraction » pour violer cette intimité.”

Benoît Gauthé, substitut du procureur

Le juge a rappelé durant le procès que Jean-Michel Sellier avait une curieuse appréhension d’Internet en déclarant par exemple :

« Je ne contacte que des femmes car les hommes qui utilisent Facebook sont tous homosexuels. »

Il avait tenu d’autres propos surprenants, dans les locaux du Service pénitentiaire d’insertion et de probation, par lequel il était suivi à la suite d’une condamnation précédente le 4 juin 2012 pour exhibition sexuelle :

« Les mineurs d’aujourd’hui savent ce qu’ils font et il suffit de ne pas se faire prendre. »

Arielle Diot, l’avocate des parties civiles, n’a pas hésité à qualifier le prévenu de « pédophile » en ajoutant :

« J’ai déjà eu l’occasion de le rencontrer à l’occasion de son divorce. C’est un homme particulièrement dangereux car on lui donnerait le bon Dieu sans confession. »

L’une des charges les plus sévères a été prononcée par Benoît Gauthé, substitut du procureur :

« On n’est pas sérieux quand on a 12 ans. On est encore un enfant et l’on protège son intimité dans sa chambre. C’est dans cette chambre d’ado que Monsieur Sellier est entré par effraction pour violer cette intimité. »

Ce qui l’a amené à requérir 3 ans de prison ferme. Le tribunal l’a suivi.

Source : ouest-france

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