Montignac | Un prêtre condamné à quatre ans de prison avec sursis probatoire

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Pédocriminel En liberté

 S’il a dit que j’ai fait ces gestes, je les ai faits mais je ne m’en souviens pas
Après l’audience du 15 septembre, le tribunal correctionnel de Périgueux a rendu sa décision, lundi 20 octobre. Le religieux s’en était pris à un garçon d’une dizaine d’années à la fin des années 1990.

Absent lors de son procès le 15 septembre pour raisons médicales, le prévenu n’était pas plus présent, ce lundi 20 octobre, pour entendre la sanction prononcée par le tribunal correctionnel de Périgueux.

Ce prêtre septuagénaire a été reconnu coupable d’agressions sexuelles, entre 1997 et 2001, sur un garçon d’une dizaine d’années qui était son « petit préféré ».

Conformément aux réquisitions du ministère public, il a écopé de quatre ans de prison assortis d’un sursis probatoire, avec exécution provisoire. Il devra suivre des soins. Il a également interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et avec la victime, à qui il devra verser 15 000 euros au titre du préjudice moral.

Il s’agit de la première condamnation du religieux, qui est, par ailleurs, actuellement mis en examen pour des faits similaires sur un autre garçon et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une information judiciaire. 

Plainte en 2023

Les agissements dénoncés se sont déroulés au presbytère de Montignac, paroisse où le religieux officiait ainsi que dans des hôtels à Narbonne et Aubervilliers. 

La victime, âgée de 39 ans aujourd’hui, a mis plus de vingt ans à franchir la porte d’une gendarmerie pour porter plainte. Longtemps après, mais pas trop tard, les faits ne tombant pas sous le coup de la prescription. Il a décrit des caresses, des baisers sur la bouche, des masturbations lorsque le prêtre venait dans son lit.

Devant les magistrats le 15 septembre, il a maintenu ses déclarations. Il leur a expliqué veiller de manière disproportionnée sur les enfants de son entourage et ne pas avoir eu d’enfants par peur de ce qu’il pourrait leur arriver.

« Il s’est interdit d’être père »

, avait asséné son avocate Me Agathe Mouillac-Delage.

Elle s’en était également prise à l’homme d’église qui a « utilisé [son] image irréprochable et son statut de prêtre ».

Lors d’une confrontation entre les deux parties, en 2024, le prêtre admet à demi-mot les accusations contre lui.

“Je m’excuse auprès de la victime, mais je ne m’en souviens plus. Peut-être que j’ai eu des gestes déplacés… sûrement à cause de l’alcool”

, lit la présidente du tribunal, en l’absence du curé.

“Mettre la main dans la culotte d’un garçon, ce n’est pas un acte de foi”

, lâche cette dernière avant de reprendre le fil de son récit.

Le conseil du prévenu, Me Éric Barateau, avait, en défense, notamment souligné l’absence de dangerosité criminologique de son client, aujourd’hui à la retraite.

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